jeudi 29 janvier 2009

Visite éclaire au Japon. Quatre jours à Tokyo.

Le contexte.

L’année dernière, plus précisément au mois de décembre 2008, mon mari a reçu une invitation de la part d’une grande entreprise nippone dont il est l’un des premiers concessionnaires français, sinon  le premier, si on croit ce que c’était écrit dans les journaux de spécialité. Comme en plus il avait  dépassé un certain seuil de ventes, une visite de l'usine mère et par la même occasion du pays, semblait être  bien méritée! 

Trop heureux d'accepter cette invitation, nous nous sommes retrouvés quand même dans un « grave dilemme »  me concernant: quoi faire ? 

Rester ici, dans ma très chère forêt environnante, au bord de cette route départementale assez circulée, malheureusement ? Trop peur, seule, les nuits, pendant une semaine… On dirait pas, mais, rat de ville, j’ai peur ici les nuits, sans mon mari… Vraiment !

Faire quoi, alors ? Allez où? Déranger les parents ou les amis avec ma présence, durant une semaine ? Mon Français de mari ne voulait même pas entendre… 

Préparer un voyage à Paris, ou dans d'autres capitales plus proches ? Mais à quoi ça aurait servi? Ailleurs ce n’est pas gratuit non plus, au contraire. Et puis, toute seule à Paris, ou ailleurs, une semaine, ce n’était pas si rigolo et pas trop sûr malheureusement, surtout l’hiver, quand les nuits commencent assez tôt ! Comme en plus mon mari n’avait pas un si grand désir de Japon, comparé au mien, je pensais qu'une fois sa visite faite, ça serait peu probable qu’il voudrait refaire encore ce voyage  dans le futur, juste pour moi. Alors, mon rêve de Japon risquait fortement d’être anéanti à jamais.

Et il faut savoir que lorsque je dis « rêve de Japon », c’est peu dire : depuis longtemps je suis fascinée par l’histoire, la civilisation, la littérature japonaise ! Dans ma bibliothèque, des livres jaunis, que j’ai apporté de la Roumanie de Ceausescu, édités sur du papier de mauvaise qualité et à peine lisibles « La civilisation japonaise traditionnelle », auteur roumain, Octavian Simu, ou « Nuée d'oiseaux blancs » et « Le Grondement de la montagne » de Ysunari Kawabata, ou encore « La Femme des sables » de Kobe Abe, côtoient des livres que j’ai achetés au gré de mes trouvailles dans des boutiques françaises : Soseki, « Les herbes du chemin », Eiji Yoshikawa, « La parfaite lumière », ou , encore, Harouki Murakami, « Kafka sur le rivage », pour ne pas parler du célèbre Shogun de James Clavel en version française (que j’ai lu déjà en Roumanie dans les années ‘80) ou de Gheisha, de Arthur Golden, etc... 

Tout ça pour vous dire que ma fascination pour le Japon et tout ce qui est Japonais et assez grande et qu'elle  ne datte pas d’hier…

Alors, après des longs débats familiaux et une profonde analyse de la situation (sic), finalement nous avons décidé que la meilleure solution en ce qui me concerne  sera que je voyage au Japon  moi aussi. Dans la même période et dans les même endroits que préconisait le voyage de  mon mari, si possible.

Et vas-y vite Ancuța (c'est mon vrai nom, hein,  le diminutif de Anca)  sur Internet, à la recherche des agences capables d’organiser ce voyage d’une semaine à Tokyo et Kyoto entre le douze et dix-sept janvier 2009, i.e. dans un laps de temps d’à peine un mois. Et ça juste avant les vacances d’hiver et surtout les fêtes de fin d’années, quand tout le monde préparait plutôt les réveillons (y inclus moi-même, car cette année j’étais en plus l’heureuse organisatrice du Noël pour toute la famille) et non pas des vacances intempestives...

Et c’est ainsi qu'après moult et vaines recherches, (certains, comme TCH voyages n’ayant même pas pris la peine de me donner une réponse, en me disant que je peux réserver moi-même les hôtels &co. Oui, c’est vrai, maintenant je le pourrais, mais sans rien connaître, ni la position des hôtels par rapport aux monuments, ni leur qualité, rien, je ne pouvais vraiment  pas ou sinon avec des grands efforts…) le 9 décembre j’ai trouvé une bonne agence, VOYAGEA (que je recommande chaleureusement) qui a accepté d’organiser mon voyage, en tenant compte aussi bien de mes désirs que de mon budget… Merci M.Fred !!!

Quant à moi, après avoir fini l'organisation de mon voyage, j'ai pu me concentrer sur les préparations du Noel: ménage général, arbre et autres décorations et surtout le menu.  Comme les images que j'ai mis ci-dessous le témoignent, juste pour le souvenir:  










Ces explications faites, je livre maintenant  un compte rendu succinct de cette aventure…

Jour 1 : Paris – Tokyo

Lundi, le 12 janvier, réveil à trois heures trente du matin, car à cinq heures c'est le départ de la maison à destination l'aéroport de Clermont-Ferrand.

 Je sais, pour moi, avec le départ de Paris à 18 heures et 5 minutes c’était beaucoup trop tôt, mais pour mon mari c’est juste ce qu’il fallait, son avion partant à 13 heures. 

Ainsi, comme notre avion de Clermont-Ferrand  avait atterri  à Orly, avec le transfert vers Roissy, nous avions eu à peine   le temps de nous promener un peu dans les couloirs et de nous dire au revoir, car il été déjà en vol vers Tokyo.… 

Mais après son départ, vous vous rendez compte que pour moi ça n’a pas été facile : attendre des heures et des heures à Roissy CDG, avec, en plus, un mal de ventre pas possible, du à un malheureux sandwich pris dans un des restaurants du terminal F2, ou simplement à la fatigue et aux inhérentes émotions du voyage… Mais d’une certaine manière ça tombait bien, car dans l’avion j’étais carrément k.o. et par conséquent j’ai pu dormir jusqu’au-dessus de la Sibérie : je me suis levé juste au-dessus de l’Amur, quand le deuxième repas à bord, en fait le petit déjeuner, nous a été servi. Et peu de temps après, voilà déjà le littoral japonais à l’horizon, puis, quelques photos plus tard, même l’aéroport de Tokyo.











Jour 2 : Tokyo

Arrivée à l’aéroport Narita de Tokyo à 14 heures : je n’ai pas eu trop le temps de me poser des questions ou de m’inquiéter en voyant toute cette écriture incompréhensible sur les panneaux indicatifs, car j’étais vraiment poussée vers la sortie par les autres voyageurs. Mais je dois dire quand même que je me suis vite repérée et qu’il y avait aussi toute une équipe des Japonais qui étaient là juste pour aider les étrangers, en les dirigeant vers les divers bus et navettes. Par conséquent, je n’ai eu aucun mal d’atteindre mon hôtel. Bravo le Japon pour l’excellente organisation et la manière dont vous accueillez les visiteurs étrangers!

Et à l’hôtel encore plus : une flopée des petites mains, pleins d'amabilité, prêtes à transporter les bagages, à montrer le chemin, à votre service, quoi.  

Là j’ai commencé déjà à penser que beaucoup des pays qui veulent faire du tourisme, et pas des moindres, devraient peut être revoir leurs copies s’ils veulent continuer à avoir des clients dans les futurs années! Quant à mon pays d’origine, la Roumanie, avec tout l’amour que je lui porte, ce n’est même pas la peine d’en parler ! Ils devraient tous aller faire un stage au Japon, en commençant avec les parlementaires, les membres du gouvernement et les fonctionnaires en général ! 

Et encore, je ne sais pas si ça va suffire, car je crains que chez les Japonais la politesse, c’est génétique !



Une fois installée à l’hôtel Shiba Park, après un petit tour du propriétaire dans ce qui aller être mon foyer pendant mes trois nuits à Tokyo, (une petite mais très propre chambre que vous pouvez voir dans les photos ci-dessous)  j’ai fait tout de suite ma première sortie en ville, en notant avec grands soins l’itinéraire : je n’avais pas de temps à perdre si je voulais profiter au maximum des mes deux jours à Tokyo ! 

Quelques pas à gauche, vers Onarimon et puis quelques pas à droite, vers Daimon, jusqu’au World Trade Center, assez pour me rendre compte que la ville est immense, comme, parait-il, Shanghai, Dubaï, Hong Kong, New York, ou… comme Pékin, que j'ai déjà visté.  (je le crois bien, avec ses quatorze millions d’habitants, même si ce n’est pas peut être la plus grande ville du monde, comme nous l’affirmait notre guide le lendemain !) 

A première vue, les grands buildings prédominent dans le paysage, seulement ici et là des portiques ou des petites maisons aux toits caractéristiques de l’architecture japonaise traditionnelle s’entêtant à ne pas céder la place à la modernisation (ou plutôt à l’uniformisation) et de faire face aux envahisseurs…

Mais, malgré l'immensité de la ville et malgré la barrière de la langue, je me suis  rendu immédiatement compte que le diable n’est pas si noir comme on le pensait et que j’allais me débrouiller quand même comme un grand chef dans ce pays.

 Un burger « japonais » plus tard, (à Tokyo je n’allais pas entrer dans un Mc Do, pardi, mais un burger avec de la « vraie vache japonaise », comme c’était promis sur un panneau à l’entrée, ça pouvait aller pour une première soirée !)  retour à l’hôtel, et, après une conversation tranquillisante avec mon mari, (lui aussi déjà sur place, mais dans un hôtel beaucoup plus luxueux que le mien), un dodo bien mérité  mais,  pourtant, plutôt court, comme dans tous mes voyages : après une semaine depuis mon retour à la maison, je commence petit à petit  à me calmer et à mieux dormir.











Jour 3 : Tokyo

Petit-déjeuner européen : tout au long de mon séjour je n’ai pas osé  prendre un petit déjeuner japonais, le dîner avec des baguettes et quelques bricoles pendant la journée en marchant, juste pour essayer, me suffisant amplement comme expérience inédite… 

Cette première matinée au Japon, le tour «panoramique » de Tokyo avec un bus HATO. 

Pour commencer, on traverse la ville vers l’ouest, la tour de Tokyo, l’ambassade de Russie (l’ex URSS), quartier Roppongi, et voilà mon premier shrine, i.e. le sanctuaire shinto Meiji, avec son impressionnant torii (portique ?) taillé en bois de cèdre vieux de 1700 ans, apporté de Taiwan après la guerre. Car il faut savoir, à Tokyo presque tout a été rasé par les bombardements pendant la deuxième guerre mondiale, ainsi tout est plus ou moins nouveau, sauf que ce sanctuaire, de toute façon, n’était pas vieux, car il a été achevé 8 ans après la mort de l’empereur Meiji, c’est à dire en 1920, dans le but d’aider l’entrée de celui ci, à côté de ses ancêtres, dans le Panthéon de divinités shintoïstes.

 A propos, au Japon il y a deux religions dominantes, le shinto, la plus ancienne, (une religion polythéiste avec des sanctuaires un peu partout, y inclus dans les maisons ou sur les toits des nouveaux buildings, où on va prier pour les évènements de la vie, les voyages, les examens, et surtout les naissances ou les noces) et le bouddhisme, avec des grands temples, où on va pour la philosophie et la morte. Ma définition est un peu abrupte, mais assez proche de la vérité, car c’est comme ça que ça se passe et que la morte n’est même pas prévue dans le shinto.

Et le fait que je commence mes visites au Japon avec ce sanctuaire ça tombe plutôt bien, car le shinto englobe toute la mythologie nationale, concernant en particulier l’histoire et la chronologie impériale, même si la nuit de 1er janvier 1946 l’empereur Showa (feu Hirohito) avait déclaré officiellement qu’il n’est pas de nature divine et donc que vraisemblablement il n’a pas comme ancêtre la grande déesse shinto du Soleil, Amaterasu o mi kami… 

Et en plus, dans le même raisonnement, le grand sanctuaire Meiji, dédié à l’empereur Meiji, est vraiment bien choisi, car même si de fraîche date, il n’est pas seulement le plus grand sanctuaire de Tokyo, mais aussi particulièrement représentatif de l’architecture Shinto, dans les règles du style Nagarezukuri, caractérisé, entre autres, par les toits qui s’envolent comme des ailes vers le ciel.

 Ainsi, il contient tous les ingrédients d’un sanctuaire shinto et même s’il ne se trouve pas à côté d’un chemin qui monte sur une pente abrupte, comme les plus vieux shrines, il est lui aussi annoncé par des spectaculaires portiques, les fameux torii. 

Mais avant le premier torii il faut mentionner les nombreux tonneaux de saké et de vin groupés d’un côté et de l’autre de l’allée qui mène au sanctuaire.

Les barils de vin, offerts chaque années depuis 2006 par la région de Bourgogne, rappellent le fait que l'empereur Meiji adorait le vin français. 

Quant au saké, qui symbolise la liaison entre les hommes et les dieux dans la religion Shintoïste,  les barils qui bordent l'allée sont des  donations des « généreux » fidèles, brasseurs de saké, soulignant ainsi leur respect envers l'empereur Meiji qui a modernisé la production de saké au Japon. Il faut dire que ça leur serve aussi de publicité, car cet alcool de riz, est, paraît-il, vendu par petites quantités par les moins, en constituant ainsi une partie de leur revenu. 






Passé le plus grand torii je vois déjà mes premières lanternes et plus loin, sur la gauche, le basin couvert où on doit aller se purifier avant de continuer le chemin vers l’autel. Encore une porte remplie d’inscriptions, avec des cordes tressées et un bouquet de pailles de riz (shimenawa) délimitant l’enceinte sacrée et on entre dans une large cour au fond de laquelle il y a l’autel et plusieurs autres bâtiments réservés au moins, mais aussi aux échoppes nécessaires pour le commerce religieux ou mystique. 

Par exemple, sous un arbre entouré d’une belle shimenawa en pailles de riz, qui signale la présence d’un kami (les dieux shinto) il y a un grand panneau rempli de petites plaquettes de bois suspendues. Il s'agit de plaquettes votives, sorte de gohei (d’habitude simple papier roulé) q’on peut acheter à côté, y inscrire un vœu, puis les suspendre avec toutes les autres plaquettes, les moines du sanctuaire devant prier pour que les vœux se réalisent!





L’autel lui-même, le honni, une construction harmonieuse en bois de cyprès japonais de Kiso, est comme d’habitude le plus grand bâtiment de l’enceinte. Mais pour autant il n’est pas moins simple, dans l’esprit de la religion elle-même : à l’origine c’était une salle vide, où était installé l’objet représentant le Dieu respectif, une pierre, ou un miroir (pour la déesse Amaterasu, l’ancêtre de la dynastie impériale), n’import quel autre objet, mais en aucun cas une représentation anthropomorphique, qui l’aurait diminué. Devant l’autel, interdit au public, il y a le haiden, un grand oratoire destiné aux cérémonies et souvent réservé lui aussi aux prêtres et aux invités privilégiés. Pour la prière, on commence par jeter une petite pièce de monnaie dans la boîte d’offrandes placée au pied du haiden, puis on sonne une sorte de cloche ou on frappe les mains pour attirer l’attention du kami que l’on va prier. Après avoir fait la prière les fidèles s’inclinent dans un profond salut, mais, par ailleurs, comme chacun qui va au Japon puisse le remarquer, les saluts, plus ou moins profonds, il y a à tous les coins de rues, et je dois dire que c’est même très impressionnant ! 

En ce qui me concerne, en profitant de ma visite dans ce sanctuaire,  j’ai jeté les monnaies et j’ai fait mes prières (on ne sait jamais, lol) après quoi je me suis laissé photographiée par le citoyen qui surveillait l’entrée, peut être un policier ?… Je l’ai photographié à mon tour, ainsi, si quelqu'un connaît son rôle, qu’il me dit de quoi il s’agit… J’ai vu aussi des moines, peut être qu’ils préparaient l’office, car des tambours ont commencé à sonner, ce que m’a procuré un plaisir supplémentaire : j’étais en plein dedans, quoi !









Nous quittons les lieux et nous nous dépêchons en bus vers le Jardin Est du Palais Impérial: Shijuku city, Akasaka (le palais Akasaka, une sorte de copie du Buckingam Palace), Nagatacho Station, le Parlement, après quoi devant nous, sur la colline où se dressait auparavant le château d’Edo, se profile le quartier financier, typique de la plus moderne architecture du XXI siècle, pendant qu’à notre gauche, au milieu des arbres, on peut apercevoir les belles silhouettes typiques des palais japonais moyenâgeuses… Et je dois dire que ce n’était pas une confrontation, mais une acceptation aussi tolérante d’une parte comme de l’autre…

Nous voilà enfin arrêtés devant la porte Ohtemon de ce palais qui me paraît plutôt un château fort, avec ses gros murs en pierres de taille, entourés des grandes douves où les cygnes et les canards flottent avec insouciance parmi des gros poissons (deh.. le Japon est plus inaccessible que la capitale de l’Autriche, pardi… Les Roumains vont comprendre de quoi je parle, lol) et après une grande porte et une cour entourée de gros murs, encore une grande porte et sur la droite le musée du précédent empereur tandis que sur la gauche, dans un bâtiment traditionnel exquis, on peut entendre les bruits des entraînements des arts martiaux… 

Nous continuons notre visite à travers le parc Higashi (le jardin de l’Est) et, en passant à côté d’une maison de repos, nous entrons dans le jardin Ninomaru. J’ai le souffle coupé, c’est mon premier jardin japonais et en plus un qui a été conçu il y a presque 400 ans et même si je ne peux pas éviter d’avoir toujours ces grosses américaines dans le cadre ( excusez-moi, je ne suis pas grossophobe, mais quand même,  elles sont partout,  quoique seulement quatre ! Mais c’est ça le plaisir des circuits accompagnés, on ne peut pas éviter la foule! En plus dans le bus ça piaille, ça bouffe tout le temps, ça bouge dans tous les sens, avec une suffisance et un manque de politesse effrayante, à se demander qu’est ce qu’elles sont venues foutre là, car ce que dit le guide, ou même le paysage, n’ont pas l’air de les intéresser!). Quand même, je peux faire quelques belles photos, comme par exemple celles ci :
















Je ne peux pas m’empêcher de penser que si pendant les mois d’hiver ils sont si beaux ces jardins japonais, qu’est ce qu’ils doivent être les autres saisons ! Je me console en me disant qu’à cette époque je peux mieux étudier leurs structures et glaner des idées pour mon jardin en Auvergne…

De nouveau dans le bus, direction Asakusa, au bord de la rivière Sumida : même pas signalé dans mon circuit organisé. Mais j’avais de toute façon l’intention d’y aller, car je savais que c'est intéressant et c’était aussi dans l’itinéraire prévu par Kubota pour mon mari, lol.

En descendant du bus, un peu désorientée devant la tache qui m’incombait (faire le tour des lieux en seulement 30 minutes et avec le peu d’informations concrètes que j’ai pu comprendre en écoutant l’anglais bizarre de notre guide, parmi le torrent de paroles de ces américaines qui m’entouraient de partout), j’ai décidé de commencer en évitant soigneusement la foule qui avançait en rangs compacts sous « Nakamise shopping arcade », la rue entre la porte Kaminarimon et la porte Hōzōmon et le temple Senso ji. 

Ainsi, j’ai pris un chemin côté ouest du temple Senso ji et je me suis mis à photographier tous les petits coins qui me paraissaient intéressantes, en espérant qu’avec son super appareil et son savoir-faire j’aurais des plus belles photos d’ensemble réalisées par mon mari. 

Et il y avait à faire, car Asakusa, ce n’est pas seulement un quartier ancien resté tel quel, qui donne une idée de ce que pouvait être le vieux Edo et plus précisément la ville basse, où habitait le petit peuple, mais aussi un lieu à temples, reconstruites à l'identique après la deuxième guerre mondiale, où on peut avoir un aperçu de comment le bouddhisme et le shinto ont pu coexister au Japon en toute sérénité, parfois dans les mêmes enceintes. 

En fait, on peut dire que c’est un espace sacré, pas un quartier. Plein des temples bouddhistes et des sanctuaires shinto, des tombes et des statues, où même les arbres ont leur importance, symbolisant parfois la renaissance du peuple japonais.

 Après un tour sur une des ruelles commerçantes couvertes menant vers le temple, je me suis hasardé enfin vers la rue Nakamise, mais à la vue de la foule je me suis de nouveau découragé: c’est dingue combien des touristes et des croyants étaient là et ce n’était même pas un jour férié…

Et moi qui depuis toujours j’ai horreur des foules, d’autant plus maintenant, que j’habite quasiment dans un ermitage (ben oui, ce n’est pas pour rien qu’en France, pas très loin de chez moi, il y a les ruines d’une Chartreuse !)… En plus, même sans la foule,  je dois  avouer que c'est un peu difficile de se retrouver dans ce mélange de statues, des temples shintoïstes et bouddhistes, des portes, des tombes, des lacs et autres jardins, sans aucun plan et sans un guide pour vraiment me guider, seulement le petit livre d'Evasion que j'ai eu la prévoyance d'acheter en France avant d'y venir.  

J'ai fait quand même quelques photos de la porte Hozomon, avec ses grands waraji (ou wariji ?) en paille que les Japonais ont pour habitude de toucher pour avoir  chance et bonheur et sa lanterne faite pour commémorer le 400ème anniversaire du début de l’ère Edo, haute de 3.75 m, avec un diamètre de 2.7 m et un poids de 400 kg, sur laquelle est écrit le nom de la ville Funamachi, à qui appartient la donation.  La porte Hozomon, étant la "Porte de la salle aux trésors", abrite sur les côtés deux grandes statues de Nio aux visages menaçantes, chargés d'empêcher les démons de pénétrer les lieux

Je vais apprendre sur Internet que la porte Kaminarimon a une lanterne encore plus imposante, donation du fondateur du Panasonic pour la même occasion…

 Enfin, j’admire de loin la pagode historiée, à cinq étages, à gauche du temple, que je ne peux pas visiter car fermée, je fais une photo du beau toit du sanctuaire shintoïste Asakusa Jinjo, sans savoir qu’est ce que c’est et je décide d’affronter quand même la foule au moins sur la partie qui va vers le hondo, (le bâtiment principal) à travers des gros fumés d’encens : ici « la purification » obligatoire avant l’entrée dans un lieu sacré se fait par encensement et non pas avec de l’eau, comme dans le rituel shinto. 

Je me soumets donc moi aussi aux rituels en imitant les autres, après quoi j’entre dans le temple:  au début, dans "la salle des touristes ", en haut d’une volée de marches et,  après quelques hésitations, je me déchausse avec soulagement et j’entre à côté des fidèles, à l’intérieur: au moins comme ça j’évite un peu la foule compacte et j’ai mon petit moment de repos et tranquillité, même si je n’ose pas faire des photos. De toute façon, la statue de la déesse ayant donné sa célébrité au temple Senso-ji n’y est pas visible et repose dans la "salle du trésor", à laquelle n’accèdent que les clercs.




















Mais je regards avec avidité de tous les côtés, sans trop savoir vers quoi, vers le baldaquin en or, les statues, les candélabres, au début je ne sais même pas si la statue en or de la déesse Kanon est là, à quoi ça serve une visite guidée si le guide n’est pas là pour vous informer ? Bof, tant pis, au moins je ne dois pas supporter le bavardage des américaines… Et puis, j’en ai assez de cette foule, heureusement que c’est déjà l’heure de répartir et qu’après ça je serais enfin seule.

Je reprends donc le bus direction Ginza (un ancien canal, comme d'ailleurs une grande partie des 300 km de voies rapides de Tokyo), on traverse la rivière Kanda, on passe même à côté du théâtre kabuki que je photographie à la hâte et je descends seule tout près de la station Ginza pour prendre un train vers le Parc Ueno. Finalement ce n’est pas si difficile le train, le métro &co. à Tokyo, on se débrouille et il y a toujours des gens pour t’aider, mais parfois, comme vous allez voir, la foule qui veut y accéder devient prohibitive…

Le parc Ueno

Il faut dire que là j’étais vraiment aux anges ! Les visiteurs n’étaient pas nombreux, le paysage était magique, dans une allée il y avait un jeun japonais qui jouait à je ne sais pas quel instrument, dans une autre s’installaient des acrobates, le tout c’était de m’orienter un peu pour visiter ce que je me suis proposé après avoir étudié mes sources, c’est à dire sur Internet, plus le guide Hachette « Tokyo et Kyoto ».  

Mais cette fois pour m'orienter et trouver ce que je voulais voir fu  vraiment difficile, car les panneaux avaient le plus souvent des indications seulement en japonais, comme on peut voir par exemple dans l'image suivante:  




Et si parfois je trouvais un panneau avec quelques indications en anglais, il s'avérait être  incomplet. Il a fallu que je tourne en rond un bon moment, poser des questions à tout le monde et finalement renoncer : certaines choses j’ai identifié seulement à la maison à l’aide de Google Earth!…

 C’était en effet mission impossible, vus les panneaux, la réaction des gens que je questionnais et surtout les informations confuses et parfois même erronées de mon livre. 

Par exemple, dans mon guide Hachette, sur la carte d’Ueno il y a le temple Benzaiten sur une presqu’île de l’étang Shinobazu (à propos, j’ai eu l’impression que les plantes séchées qui flottaient sur la surface de l’étang étaient des lotus et non pas des nénuphars comme c’est écrit dans le même guide : quelqu’un pourrait m’éclaircir là dessus ?) et le temple Bentendo vis à vis, sur le bord, tout à fait séparément, et je suis presque sûre qu’en fait c’est une et la même chose, c’est à dire, le temple Bentendo c’est un temple dédié à la déesse Benzaiten !!! 

Aussi, entre Gojô-jinja, Inari-Jinja, Gojo Tenjin, Gojyoten shrine, Hanazono Inari Shrine, Shinobugaoka Inari Shrine ou, encore, Seiyoken, qui apparemment représente la même chose ou presque, comment s’y retrouver, quand même la fille qui vend des amulettes à l’entrée connaît seulement le nom de Seiyoken!  Hein ? Quand même les Japonais ne savent pas…

Bén, moi, j’ai tourné en rond au moins deux heures, les pieds en flammes, surtout après mon entorse du mois de novembre. Je me suis même assis à un moment donné sur un banc devant le temple Kiyomizu (si, si, celui là avait un panneau devant !) pour remettre mon chevillier, mais avec les pieds gonflés c’était encore pire, alors j’ai renoncé. A mettre le chevillier et non pas à chercher encore et encore mon sanctuaire Gojô-jinja. Là j’avais de la volonté et puis j’étais bien motivée en me disant que je suis là pour la première et la dernière fois! Alors autant voir tout ce que c’est intéressant à voir. Intéressant pour moi, bien sûr, les jardins, les temples, car dès le début je me suis dit que je n’ai pas le temps pour les musées, surtout que c’est difficile de choisir parmi ce grand nombre d’offres autour du parc.

Mais, revenons à mon circuit «non accompagné ». J’ai commencé avec le sanctuaire Tôshô-gu, le seul sanctuaire shintoïste classé trésor national (hachette), inauguré en 1617 est resté miraculeusement debout malgré les nombreuses calamités abattues sur la ville. J’ai avancé scotchée vers l’impressionnante allée bordées par des magnifiques vieilles lanternes en pierre couvertes de mousse mais immédiatement après le deuxième torii j’ai vu sur ma gauche un panneau indiquant un jardin de pivoines, et sans hésitation j’ai payé l’entrée et j’y ai foncé ! Honte à vous, les guides, que vous ne le signalez pas, car c’est un jardin vraiment mignon et puis les jardiniers amateurs, comme moi, peuvent y glaner plein d’idées, en commençant avec les méthodes de protections des pivoines face aux diverses intempéries…

Après avoir bombardé chaque recoin avec mon appareil photo, avec ou sans les impressionnantes vieilles lanternes et la pagode de 4 étages du XVIIIème siècle en ligne de mire, j’ai continué mon chemin vers la fameuse porte « chinoise », la porte Karamon, désigné par Jingoro Hidari. 

Je n’ai pas pu entrer dans le temple (même je ne crois pas que c’est vraiment permis) mais j’ai pu mieux voir les objets du culte shinto, la corde, les clochettes, les papiers enroulés, etc. 

Une fois fait le plein, j’ai repris mon pèlerinage, en continuant à photographier des « objets non-identifiés » : une maison de thé par-ci, une pagode indienne par-là, un tête de Buda impressionnant (à la maison j’ai trouvé par Internet que l’ « Indian-style pagoda was built in 1967 at the site where a giant Buddha once stood. Only its head remains”), une statue Jizo (ces statues aux chapeaux rouges représentant des Bodhisathwa) puis les cloches du temps (Toki no kane) et encore une «maison de thé», je suis tombé sans être prévenue sur une superbe suite de torii rouges dont l’entrée était garder par deux statues en pierres (lions, ou singes ?!) : c’était « Inari hill road» ce que je traduirais par « le chemin de la Colline Inari », l’entré dans le sanctuaire Seioken, où il y a plusieurs autels, dont un gardé par des renards, donc je suppose que c’est celui du Dieu ou Kami Inari, le kami des champs de riz dont les messagers sont des renards… 

A propos, rigolos ces renards, n’est ce pas ?

Autrement, comme je l'ai déjà  dit, difficile à comprendre tout sans guide, avec tous les panneaux seulement en japonais, à croire qu’on ne veut pas des touristes par-là ! Surtout que certains temples, pourtant anciens et d’une belle architecture, ne sont signalés nul part ! Comme le beau temple Kiyomizu Kannon do, par exemple, un temple fondé en 1631 sur le pattern du Kiyomizu dera de Kyoto. Enfin, je visite le temple Bénténdo, avec un petit sanctuaire à côté, puis je continue à chercher mes autres points d’intérêt, en tournant en ronde, comme je l’ai déjà dit. Je trouve ainsi un mémorial de guerre, la statue de Saigo Tokomari avec son chien, un totem, tout sauf mes sanctuaires « trois en un ».























Finalement, après que je me suis convainque qu’entre le sanctuaire Tôshô-gu, le sanctuaire Seiyoken, le temple Bentendo, et tous ces autres monuments il n’y a plus rien, je me suis décidé à quitter l’endroit, en me disant que de toute façon je ne pourrais tout voir en seulement deux jours… J’ai pris donc le métro et je suis parti vers l’hôtel ! Mais une fois dans ma chambre, je ne suis pas resté tranquille, je me suis vite fait un thé, puis un café soluble (oui, j’ai apporté cette fois mon café !) et après seulement quelques minutes de repos, malgré la fatigue et les douleurs des pieds, je suis reparti, comme un bon soldat que je suis quand je voyage !






Cette fois j’ai pris la direction de la Tour de Tokyo que je voyais devant et qui me semblait tout près de mon hôtel, le panneau avec la carte du quartier, comme d’habitude, ne m’étant pas de grande utilité.

Il faut dire que la tour n’était pas du tout si près qu’elle en avait l’air, mais elle n’était pas trop loin non plus, juste une rue à parcourir, la cour d’un temple/sanctuaire à traverser (il s’agit de Zojo-ji) et hop… 
Dans la tour, avec l’ascenseur jusqu’à je ne sais plus quel étage. 

Bizarre, mais je n’ai jamais eu l’envie de monter dans la Tour Effel, peut être parce que je sais que je peux le faire quand je veux ? Je dois avouer qu’ici non plus je n’ai pas osé de monter jusqu’au bout, i.e. y inclus les marches à monter à pied : trop trop fatiguée quand même et puis personne ne le faisait, alors j’avais des excuses…

Là il y avait non seulement une vue plongeante de Tokyo by night, mais aussi une ribambelle des journalistes qui suivaient de près un type « le plus haut » un type « le plus gras » (pire qu’un sumo !) et un autre le plus petit qui faisaient des simagrées sur la planche transparente permettant de regarder à la base de la tour. J’ai pris vite quelques photos de ces types et après ça j’ai quitté l’endroit.






En sortant je me suis un peu perdu, la nuit change les perspectives et puis je ne voudrais traverser de nouveau cette cour de temple vide. Mais je n’ai pas perdu mon sang froid pour autant. Preuve, j’ai continué à photographier, de tous les côtés, puis je suis retourné à la tour et j’ai recommencé calmement jusque j’ai  pu retrouver ma route !



Après ça, très contente de moi-même, je suis entré dans un bar à sushi, mais je dois reconnaître que là je n’étais pas trop enchantée : premièrement, en pensant à tout ce que mangeait mon mari dans les divers restaurant où Kubota les amenait, je ne voulais pas forcément des sushi, mais en étant la seule chose offert par le serveur, j’ai commandé finalement des sushi. Deuxièmement, autour de moi il y a avait que du beau monde et je me suis sentie ridicule avec mes baguettes, puis à côté de moi il y avait un Monsieur qui, sous prétexte qu’il m’aide avec la traduction, à commencer presque à me draguer : pénible ! Pour finir, ça a coûté une fortune et je suis partie en ayant encore faim ! Mais, tant pis, la journée était quand même merveilleuse… Et j'ai mangé des sushi!😛

Jour 4 : Tokyo

Après un consistent petit-déjeuner j’ai commencé ma journée an allant jusqu’à la gare de Tokyo, pour m’habituer avec les lieus, en prévision du voyage de lendemain vers Kyoto. 

Vers huit heures, muni de plusieurs carte de Tokyo et d’un plan de la gare trouvé surInternet, je suis allé donc à la station de métro Hamamatsucho, juste à côté de World Trade Center et j’ai pris un train jusqu’à la Tokyo Station. Mais là, catastrophe ! J’ai eu bon de suivre les panneaux, j’ai eu bon de demander à gauche et à droite les gens qui se pressaient à leur boulot, j’ai eu bon à me crever la cervelle, mission impossible : pas moyen de me retrouver ! Et les milliers des gens qui courraient vers les diverses sorties et moi qui suivais les indicateurs, au début pour aller aux quais de la gare, à la fin juste pour sortir dehors, prise par une vague crise de claustrophobie… 

Là je dois avouer que j’ai eu un grand moment de solitude : plus je marchais, plus je m’enfonçais, sur des kilomètres et des kilomètres de couloirs ! Finalement, à un étage quelconque de ce monstre, j’ai abordé une policière qui regardait la foule et qui m’a indiqué la sortie du bâtiment, car fallait vraiment sortir pour arriver devant la gare. Une fois à l’air libre, suivant ses conseils, je me suis rendu compte que j’étais en fait sous un bâtiment vis–à vis de la gare, enfin, la partie en briques, car pour aller au quai numéro 17 fallait encore entrer dans la gare et traverser un long couloir, etc. 

C’est vrai, en fin de compte je suis arrivée et même assez tôt par rapport à l’heure de départ du train le lendemain, mais cette expérience m’a convainque à renoncer aux métros &co. et à décider de faire appel à un taxi, comme par ailleurs  mon mari, qui se faisait des soucis monstres en ce qui me concerne, me conseillait dés le début ! 

A propos, lui-même était pendant ce temps dans le train de Kyoto et peut être que j’aurais pu le voir à la gare si j’étais montée sur le perron !

Après quelques hésitations, car je ne comprenais pas vraiment où je suis, par rapport aux diverses cartes que j’avais (et je défis n’import qui de comprendre, avec une carte de Tokyo et le plan qui est ici !!! En sachant que j’étais devant l’entré Marounouchi Sud de la gare et que je voulais aller vers le Forum, par exemple) et, après avoir tout noté dans mon calepin, pour éventuellement pouvoir me débrouiller le lendemain, j’ai renoncé à tout comprendre et, en fermant mes cartes, j’ai recommencé mon activité touristique en allant d’un pas vif vers le Palais Impérial que je voyais au bout de la rue où il y a le siège de Mitsubishi.

 Si, si, je voulais voir de plus prés ce pont fait avec les pierres de l’ancien château d’Edo et puis même les bâtiments et les épicéas si bien taillés! C’est dans ce parc, vis-à-vis du palais, que j'ai vu les premiers sans abris au Japon. J’ai vu encore plus le lendemain dans la gare mais en vérité ils étaient moins nombreux qu’au Canada, par exemple… Remarquez, au  Japon les sans abris ne jettent pas les mégots par terre, ils ont tous leurs propres cendriers pour ça. Pour dire si Tokyo est une ville propre et les japonais des gens super-civilisés!














Quelques kilomètres de marche plus tard et un peu encore plus  fatiguée, j’ai pris un train en direction de l'hôtel, sans avoir vraiment l’intention d’y aller : mes prochains objectifs étaient tous sagement choisis dans son voisinage. Ainsi j’ai descendu à la station Shimbashi, j’ai traversé le Shiodome, en me sentant à peu près comme une paysanne en ville parmi tous ces grattes-ciels futuristes et, non sans quelques nouvelles errances, j’ai trouvé enfin la tour Dentsu où je voulais monter.





Pour une fois mon petit guide Hachette était bon,  en recommandant cette tour, sauf qu’il ne donnait pas assez des précisions. 

Pour commencer, je suis entrée dans la tour sans que personne ne m’interpelle, mais d’ailleurs qui, car il n’y avait personne autour. J’ai repéré immédiatement les deux ascenseurs mais j’ai hésité quand même d’y monter sans rien demander à personne, surtout qu’un jour avant j’ai voulu faire pareil dans la tour de World Trade Center et la fille à l’accueil (car là il y avait une réception) m’a dit que « l’observatoire de la tour » est en reconstruction ! 

D’un coup, cette fois-ci, après une visite dans le petit coin, propre et même vachement modern et élégant et personne là pour m’inquiéter, j’ai parcouru les halls vides (j’étais comme dans un roman de Kafka !) jusque j’ai trouvé quelqu'un pour lui poser la question : « Comment dois-je faire pour monter dans la tour » ?

 J’ai cru que je n’ai pas bien compris, ou que c’est lui qui n’a pas bien compris, quand il m’a fait signe que je dois sortir du bâtiment et prendre une cabine pour descendre au deuxième niveau. 

Mais je voulais monter dans la tour, ne pas descendre ! 

Pareil quand je suis arrivé en bas. On m’a indiqué la direction restaurant ! 

Mais je voulais seulement regarder et non pas aller au restaurant ! 

Indécise, j’ai flâné un peu dans les couloirs, en m’arrêtant dans les boutiques et même achetant quelques cadeaux, dont une enveloppe qui contient cinq petits sachets avec je ne sais pas quoi, thé ou sel de bain, ou plutôt des encens, je ne sais pas, preuve que j’étais vraiment troublée… 

Finalement je me suis dit que je n’ai rien à perdre, je peux aller même au restaurant et manger, le cas où et de ce pas j’ai pris le premier ascenseur en vue !

 Ben, je ne l’ai pas regretté! Même la montée était spectaculaire! Mais la vue de là haut.. Magnifique ! 

Toute la baie de Tokyo devant moi, spectaculaire,  plus le célèbre jardin Hama Rikiyu, où j’avais l’intention d’aller après ça, désigné en entier, comme sur une carte !

 En plus, il y avait, c’est vrai, un restaurant, mais il y avait surtout ces couloirs où les gens venaient comme moi, juste pour regarder et prendre des photos. Hey, le guide Hachette, vous ne pouvez pas être un peu plus clairs dans vos explications ? Quand même, merci pour l’information…






Je ne vais pas insister sur ma visite du Hama Rikyu en faisant la description du parc lui-même, parc que j’ai parcouru dans tous les sens pour me rendre compte qu’il est vraiment très beau, même en hiver, surtout que j’ai eu la chance d’avoir une journée ensoleillée (comme d’ailleurs tous les jours pendant mon voyage  au Japon) mais je dois raconter ma visite dans sa célèbre maison de thé !

 Je dis « la célèbre », non seulement parce qu’elle est mentionnée dans tous les guides, mais surtout parce qu’en entrant j’y ai vu sur une grande photo que l’empereur lui-même y a rencontré en 1879, le président Ulysses S. Grant peu après son départ de la Maison Blanche.

Pour entrer dans la maison de thé il fallait laisser les chaussures dehors, comme pour les temples, ou plus tard pour le château Nijo de Kyoto. En fait, je savais déjà que la tradition japonaise veut qu’on entre déchaussé dans une maison: aux premiers contacts avec les Européens les Japonais étaient d’ailleurs très étonnés en voyant que ceux là n’ont pas cette habitude… J’ai laissé donc mes chaussures à l’entrée et j'ai rentré avec soulagement mes pieds endoloris dans les pantoufles que la jeune fille qui faisait le service m’avait offert. 

Au début j’étais toute seule dans la célèbre maison  de thé et sur la terrasse il y avait encore un couple, mais pendant que je regardais autour de moi trois autres personnes y sont entrées, en bougeant un peu trop d’air autour d’eux, à mon goût. D’un coup, quand la fille m’a demandé où je veux m’installer, en regardant autour j’ai choisi la terrasse, pour être un peu plus tranquille.

 Je me suis assis avec un certain regret, surtout que là aussi la place de choix, c’est à dire avec la vue sans obstacles vers la baie de Tokyo, était occupée par le couple. Mais finalement j’étais assez contente de me reposer un peu. Pas pour longtemps, car la fille m’a apporté le thé et un petit gâteau, avec un papier qui m’expliquait en anglais comment je dois m’y prendre. J’ai lu un peu et ce n’est qu’après avoir mangé le gâteau, en suivant les instructions, of course, que m’est venue l’idée de faire une photo de l’ensemble. 

Dommage, car là c’est assez difficile pour moi de vous expliquer pourquoi le gâteau n’était pas bon.  Mais il ne l’était pas : quelque chose entre la pâte d’amande ou tout simplement la pâte crue.

 Le thé non plus, assez épais (la guide de Nara m’a expliqué qu’il est fait avec de la poussière de feuille de thé !) et amer, par ailleurs.

 Comme en plus j’ai commencé à me souvenir toutes les phrases critiques que j’ai lu concernant la façon dont certains personnages accomplissaient cette cérémonie, d’un coup je me suis senti vraiment ridicule, comme si j’avais deux mains gauches. Alors j’ai pris vite  encore quelques photos, dehors et dedans la maison de thé et j’ai quitté l’endroit…

 Ca y est, je peux dire que j’ai participé à une cérémonie de thé. Sauf que les personnes qui nous servaient n’étaient même pas habillées comme il faut, je veux dire, kimono &co. Conclusion : ce n’était pas la fête, quoi…













Après cette aventure je me suis dit que c’est le moment de passer à l’étape suivante.

 Comme je n’avais pas le courage d’aller de nouveau à Asakusa (décidément, la foule m’a laissé une impression peu réjouissante !) j’ai renoncé à mon plaisir de prendre le bateau ( car on peut aller en bateau depuis Hama Rikyu vers Asakusa sur la rivière Sumidagawa) et j’ai quitté le parc en direction de l'hôtel, où j’ai vite bu un café et écrit quelques cartes postales, après quoi je suis repartie : visite prolongée du temple Zojo-ji, lequel est non seulement le principal temple de la secte bouddhiste Jodo dans la région de Kanto, mais aussi le plus proche de mon hôtel, à seulement 6 minutes de marche. 

 Ben oui, regardez la jolie porte dans la première photo ci dessous, la même que celle de la photo de nuit de la rue Daimon, faite le soir de mon arrivée à côté de mon hôtel : c’est la porte Daimon du temple Zojo-ji, connu sous le nom du «temple des shoguns Tokugawa » car, avec le temple Kan'ei ji, à côté du parc d'Ueno, c'était le temple choisi par le shogun Tokugawa Ieyasu comme temple funéraire de son clan. 

Construit vers 1393 il a été transporté dans sa place actuelle en 1598. En 1945, alors que la Seconde Guerre mondiale touche à sa fin, un bombardement aérien démolit le complexe religieux qui s'étendait sur plus de 80 hectares.

 La porte principale, Sangedatsumon, (i.e. trois portes), la deuxième photo à droite, seule structure ayant survécu à la guerre, est déclarée « Propriété culturelle importante ».  Elle a été construite en 1605 (ou 1622 ?) dans le style chinois Tang, ce que je veux bien croire, même si le toit n’a pas des petits animaux sur les bords comme en Chine. 

 A part le bâtiment principal (Daiden Hondo, où j’ai pu entrer deux minutes, juste avant que les portes ferment), il y a beaucoup d’autres pavillons et statues que j'ai bien aimés, parmi lesquelles l’Ankokuden, qui garde une statue noire de Amida Bouddha, (où j’ai acheté tout sort de gris-gris) le Dainbosho, avec la grande cloche, le mausolée de shoguns Tokugawa et aussi un arbre assez mal en point planté par George W. Bush, une statue de la déesse Kanon et même l’empreinte en pierre du pas de Bouddha… Il y a aussi toutes ces statues de Mizuko Jizô, les mêmes que j’ai vu un soir avant. En fait, ici c’est un cimetière, les statues étant dédiées aux enfants morts en très jeune age (y incus les avortes !)... Heureusement que je ne le savais pas…













Après cette visite, parce que c’était à peine 17 heure (sic) promenade à pied jusqu’à Roppongi Dori, juste pour voir aussi des rues « commerçantes ». J’ai vu encore quelques bâtiments intéressants, dont deux églises chrétiennes, je suis entré dans trois magasins, dont un de décorations, très intéressant, mais le voyage en avion interdisait les achats et une librairie où j’ai acheté un livre  de Japon écrit par un japonais (ben oui !) après quoi retour vers Daimon (encore une ci dessous) via la "promenade" devant la télévision de Tokyo, un endroit sans aucune circulation, un peu mystérieux, même, (j’ai mis une photo fait à la sortie) je n’oserais jamais faire la même chose à Clermont, par exemple, à Paris ne parlons plus! Mais je n’avais pas le choix, car j’ai voulu écourter mon chemin, sans connaître vraiment les issues, alors en marchant au pif j’étais bien obligée de passer par-là. Mais je savais que Tokyo est une ville très sûre, n’empêche, après ça je me suis calmé et je suis ressortie sur la grande route, quitte à faire quelques centaines de mètres en plus. Les mètres je les ai faits, beaucoup plus que prévus, des kilomètres même, car il a fallu que je cherche un restaurant convenable et japonais, quand même, car, comme je l'ai déjà dit, je n’étais pas à Tokyo pour manger chez Mc Do, que Diable ! En plus, j’aurais moi aussi voulu goûter tous ces plats que mon mari me décrivait avec gourmandise les soirs au téléphone.







Manque de pot (c’est le cas de le dire !) le premier restaurant où j’ai décidé de me poser enfin, on m’a dit que c’est réservé aux hommes. Dans le deuxième, j’ai renoncé moi-même, faute de pouvoir me faire comprendre. Enfin, j’ai choisi un restaurant « ouvrier », je veux dire seulement le comptoir et quelque place debout, où on mangeait sur une sorte d’étagère devant la fenêtre. Un jeun m’a aidé dans ma commande, soupe aux vermicelles, (mais je dirais plutôt spaghettis, vu la longueur des pâtes) et riz avec je ne sais pas quoi, émincés de viande et œufs ?!… 

Ben là, fallait me voir en mangeant ma soupe aux vermicelles avec des baguettes! 

Finalement un convive (sic) à prix l’initiative de m’apprendre à les manœuvrer, sauf que mes doigts sont assez raides maintenant, ce n’est pas comme il y a vingt cinq ans quand je mangeais avec des baguettes dans un restaurant à Pékin ! Mais ici j’avais tellement faim, après tous ces kilomètres, que j’ai fini quand même mes plats  jusqu’à la dernière miette. 

Après quoi je suis vite entré à l’hôtel pour faire mes bagages et dormir: c’était déjà huit heures et demie!

Bon, ici fini mon journal de Tokyo. J’ai mis beaucoup des photos (en petit format, pour faciliter la lecture) mais j’ai encore beaucoup plus que ça : j’ai fait plus de 570 photos et mon mari 130, alors, ci quelqu'un est intéressé…

..la suite: Nara..