lundi 3 novembre 2008

II.Santa Fe - Albuquerque…



Je ne savais rien sur Santa Fe, (Navajo: Yootó) avant ce voyage, à part le fait qu'elle soit « la plus vieille ville des Etats-Unis, située à 2000m d’altitude (voir le programme du voyage). Et je n’ai même pas voulu savoir : ce n’est pas mieux d’avoir la surprise d’une belle découverte, que d’être éventuellement déçue par la réalité des choses ?

Santa Fé, la capitale du Nouveau Mexique, « la plus vieille des capitales des USA » (dixit notre guide &co.), fait partie de ces belles surprises : une très jolie ville que j’aurais envie de revoir, surtout maintenant quand, via Internet, j’ai commencé vraiment la connaître.

Avec le recul et les informations Internet (voir aussi http://en.wikipedia.org/ ) je me rends tout de même compte que Santa Fé est en fait une ville conçue pour le tourisme et que nous recevons ici exactement ce que nous espérons recevoir dans un tel endroit, c’est à dire, le pays des indiens, après la conquête espagnole, dans un état américain. Un sort de Disneyland, ainsi dire.

Car, dès 1912, les prévisions désignant le tourisme comme activité économique principale de la ville, le gouvernement local a imposé par la loi un style architectural officiel, le « Spanish Pueblo Revival look», un style hybride, inspiré par le travail de restauration du Palais des Gouverneurs et par les églises des missions espagnoles où les maisons-pitas, qu’on peut voir dans les pueblos de Taos, d’Acoma, Laguna, ou San felipe. Cette loi, avec certaines modifications, est encore en vigueur de nos jours et la préservation de ce côté particulier de leur ville qu’eux même considèrent comme « différente » reste la préoccupation principale des édiles.

Le style « Spanish Pueblo Revival look», c’est donc une adaptation moderne des éléments qui caractérisent les bâtiments que nous avons déjà vus dans le peublo de Taos: les toits plats, les poutres qui ressortent des murs, la couleur dans les tons ocre de l’argile des constructions en adobe, auxquelles s’ajoutent les portails, les fenêtres et les frontons des portes peints en blanc etc., mais de nos jours les maisons sont construites avec des matériaux de construction communs, seulement les surfaces de stuc (parfois mentionné comme "faux-dobe") et les détails parfois collés sur les murs (parfois même des échelles factices) imitant le style historique..

Notre journée à Santa Fé commence par une longue, (même trop longue, dirais-je) visite du Capitole, le siège du Congrès et du Sénat de l’Etat, puis nous faisons un bref tour guidé avec des arrêts dans les points clé dans le centre ville, en partant du Capitole vers le nord, sur Old Santa Fe Trail, Est San Francisco Street, Palace Avenue, Santa Fe Plaza et retour.

Nous nous arrêtons devant la petite Chapelle San Miguel (1610) au Barrio de Analco, l'église la plus ancienne des États-Unis encore en fonction, qui fait partie de la mission San Miguel construite en 1610, reconstruite en 1645, incendiée en 1680 et de nouveau reconstruite en 1710, avec, juste à côté, sur la rue De Vargas, la plus vieille maison des USA, qui date, elle, depuis 1710.
Barrio de Analco est le nom du cartier, Barrio signifie district, ou voisinage, et Analco, en langage Indian Nahuatl signifie « de l’autre côté de l'eau » "the other side of the water."

Nous traversons la rivière Santa Fé vers le Loretto Inn et la chapelle du Collège des Lorettes, de Notre Dame de Lumière, avec son escalier « miraculeux »,

nous tournons à droite sur Est San Francisco Street où je quitte en courrant le groupe et entre dans un magasin pour chercher des piles pour mon appareil photo, après quoi je continue vers la Cathédrale, que je visite consciencieusement avec les autres.

Parce que la Cathédrale est un des rares témoins de la présence française à Santa Fé, un peu plus d’informations la concernant me semblent opportunes :

la cathédrale St. Francis of Assis (depuis 1853, Santa Fé est le siège de l'évêché, d’où la présence d’une cathédrale, car « Cathédrale » signifie une cathedra, d’où l’évêque peux prêcher) a été construite par l’évêque auvergnat Jean Baptiste Lamy entre 1869 et 1886 sur le site d’une plus vieille église en adobe, dont on retrouve aujourd’hui seulement une petite chapelle sur la partie nord où il y a une statue en bois de la vierge (la plus vieille statue de l’Amérique : décidément, Santa Fé mérite d’être inscrite dans le livre des records !) la Conquistadora
, qui date depuis 1625. Le monumental autel qui attire l’attention dès l’entrée a été ajouté à l’anniversaire de 100 ans de la consécration de l’église la Cathédrale, i.e. 1978.

A la construction de la Cathédrale ont participé des architectes français, mais aussi des tailleurs en pierres italiens, et français, dont les descendants vivent encore à Santa Fe de nos jours (les Simonis et les Rougemonts), le bâtiment étant construit avec des roches qu’on trouve dans la région. Le style architectural combine des éléments romans et gothiques, sur le modèle des églises auvergnates familières à Jean Baptiste Lamy et, plus encore, la rosace de la façade et les vitraux avec les doux apôtres dans les fenêtres des bas-côtés (nefs latérales), ont été importé de Clermont-Ferrand, France, i.e. de chez moi, quoi !


Tiens, tiens, quand je vous dis qu’il y a des auvergnats partout et ça depuis toujours… Si ça arrive ces indiens d’Amérique, ils viennent d’où, eux, hein?!..

A propos, même parmi nos compagnons de voyage, nous avons eu la surprise de rencontrer une personne qui était de chez nous, mieux, un parent par alliance de mon Marcel !

Je ne sais plus qui, Vialatte ou Anglade, disait que « partout dans le monde, à Paris comme à New York, tu vas trouver un Auvergnat. Et dès que tu l’as vu, regarde bien autour, car il y a un autre » (je cite de mémoire) …

Bé oui, mais je crains que, malheureusement, maintenant soit valable aussi pour les Roumains : dans le bus, juste devant moi, j’ai eu la surprise d’écouter des gens qui parlaient le roumain. Ben oui, ils étaient des compatriotes. Canadiens. Et moi, la Française…

Le musée de Fins Arts situé à l’intersection de W.Palace Avenue avec Lincoln avenue, construction qui date depuis 1912, dont les architectes ont été I. H. and William M. Rapp, et le Musée des Arts Indiens (Institute of American Indian Arts –IAIA), situé juste vis-à vis de la Cathédrale, qui date lui depuis 1917, sont les bâtiments officiels qui ont inauguré le style de Pueblo Revival. Heureusement que j’ai maintenant la possibilité de les photographier et je vous assure que, sans trop savoir pourquoi, car toutes les informations que vous lisez ici je les ai eus après coup, en cherchant sur Internet, juste par intuition et parce que j’aimais ce style, je ne me suis pas privé ! En voilà deux photos :


Après la Cathédrale, le tour continue sur la Palace Avenue où nous nous arrêtons devant l’ancien palais des gouverneur, un bâtiment qui date depuis 1610, où Lew Wallace écrivit Ben Hur, en même temps qu'il essayait de mettre fin à la guerre du bétail où étaient impliqués Billy the Kid et John Chisum. De nos jours le palais est devenu musée d'Histoire (09/83) et devant ces murs c’est un marché indien, où on peut voir des indiens Navajo qui vendent leurs bijoux en argent et turquoises. Nous ne visitons pas le palais (toujours pas du temps, on est ici pour les pueblos et les canyons, pas tellement pour les villes !!!) mais nous nous arrêtons un peu devant le marché indien, pour voir/ acheter des bijoux, après quoi je jette un petit regard dans le Musée de Fins Arts où j’achète un livre-album sur l’Art moderne indienne.
J’ai à peine le temps de faire encore quelques photos au Santa Fe Plaza, dont une que voilà plus haut, avec la célébre montre historique, qui remplace l’ancienne publicité de l’horlogerie Spitz, devant le Musée des Fins Art et nous devons courir vers le car.

Nous sortons sur Camino del Real (autoroute: I 25) et parce que nous avons, de commun accord, renoncé à la visite d’un autre peublo, San Ildefonso, (de toute façon, le lendemain nous avons la visite dans le peublo d’Acoma, et trois peublos…), nous quittons l’autoroute et nous prenons la « mythique » et en tous les cas historique route des Turquoises (Turquoise Trail), i.e. la route NM-14, direction Albuquerque, une route qui traverse un paysage montagneuse (tiens, c’est nouveau ça !) avec les Montagnes Cerillos sur la droite et Ortiz sur la gauche.

La route traverse des anciens villages de mineurs, semi - abandonnés, qui ressemblent à se méprendre avec les villages abandonnés sur la route de l’or en Californie et nous nous arrêtons pour visiter un des plus connus, Cerillos, un ancien comptoir commercial, qui dans son époque de gloire avait 21 saloons et 4 hôtels.

De nos jours c’est une ville fantôme qui revient peu à peu à la vie : quand les mines se sont épuisées, les habitants sont partis, mais maintenant les lieux sont repris par une communauté d'artistes que la proximité de Santa Fé attire, dit-on. Ceux que nous avons rencontrés nous paraissaient pourtant plutôt des hippies, des marginaux délabrés, mais bien sûr, les artistes sont généralement des marginaux et vice versa. En tous les cas, maintenant il semble qu’il reste encore des terrains et des maisons à vendre et je vous assure que c’est très beau et très calme, alors, si ça vous tente…

Dans le village il y a maintenant un sort de boutique, quelque chose entre bric à braque et musée qui vend de tout et n’import quoi à des prix raisonnables, plusieurs galeries d’art, et même un Bar, « Mary’s Bar »… De sa gloire ancienne il reste aussi l’église dédiée à St. Joseph, avec un Christ en bois devant, puis un très vieil arbre qui couronne la rue principale.



Bon, pas de quoi faire des tonnes, malgré notre enchantement général, donc après avoir plus ou moins tout vu, dans un soleil écrasant et après avoir soigneusement essuyé la poussière de l’ancienne route, restée comme à l’origine (donc sans pavées), sur le tapis que notre cher chauffeur Rick( ?) a mis comme d’habitude devant l’escalier de son bus,(je peux le comprendre, moi, qui essaye de faire pareil à la maison !) nous reprenons la Route des Turquoises vers Madrid, malheureusement sans pouvoir vérifier si la beauté de celle ci vau la beauté de l’autre, par manque de possibilités de parking : Madrid en fête, ou quoi, je ne sais pas trop, mais des voitures partout au bord de ses routes…

Nous continuons donc la notre (route, je veux dire) avec, cette fois, à droite les Sandia Crest, qui nous contemple de ses hauteurs de 3200m, et à gauche toujours Ortiz, où, semble-t-il, a été trouvé pour la première fois l’or dans cette partie du monde, avant la Californie et autres Nevada…

Justement, nous nous arrêtons un peu plus loin de Madrid, vers Golden. Sur Internet on peu lire :

Nous dépassons l’église San Francisco de Golden, construite en 1830 et un de plus photographié site sur la route des Turquoises : tu m’étonne ? Si tous les guides arrêtent les cars et disent aux voyageurs d’aller la photographier ?!!! D’un coup, à l’arrêt une partie de nos compagnons ont couru à grands pas pour la photographier mais moi je suis resté en place pour photographier le paysage, même pas par esprit de contradiction, seulement en évaluant la distance et en pensant que le bus s’est arrêté trop loin et que je n’ai pas le temps de faire aller-retour pour voir tranquillement l’église. J’ai bien fait, je crois, vu que des photos de la dite église j’ai trouvé en pagaille, comme ça j’ai eu le temps de regarder un peu autour de mois et de photographier : j’ai non seulement des belles photos des plantes du désert, comme celle d’un chola cactus encore un peu fleuri, mais aussi en comparant les photos que j’ai faites juste autour de l’endroit où le bus s’est arrêté avec celles que j’ai trouvées sur Internet, faites par quelqu'un en 2006 dans ce même endroit (si, si), je peux au moins évaluer la véridicité de l’affirmation concernant la nouvelle vie qui se prépare pour ces contrés.

Nous continuons notre route vers Albuquerque, où nous visitons en courrant (ou presque) le vieux centre, avec son église San Felipe de Neri et les vieilles boutiques autour de la plaza, où nous avons fait même quelques emplettes,

puis le Musée, « Indian Pueblo Cultural Center », où je vois, dans une vieille photo, un bijou indienne qui ressemble fortement avec celle du magasin de bijoux indiens d’Albuquerque et qui pourrait éventuellement me faire craquer… Je la montre aussitôt à mon mari qui n’avait pas de cesse de me dire qu’il faut que je m’achète quelque chose… D’un coup je l’appelle et je lui montre : « tous ces bijoux exposés dans les magasins que nous avons visités ne m’emballent pas trop et en plus je ne sais pas les apprécier, voir si le rapport qualité/prix est correct. Au moins si je trouve quelque chose comme ce que cette femme porte à son cou, ça semble vraiment un bijou indien, donc là, j’achèterais, peut être »…


..la suite, ici!

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