Je suppose qu’en regardant le titre, ceux qui me connaissent, et surtout les Roumains, peut-être se demandent « mais pourquoi diable le Vietnam » ?! Et là je dois dire que moi aussi je me le demande et même, je dois l’avouer, avant je n’étais pas très chaude pour le Vietnam. J’aurais préféré plutôt le Cambodge, à vrai dire, ou le Laos, ou même la Birmanie, pour un voyage en Asie, le Vietnam me paraissant un peu trop « banal » comme destination, vu la multitude d’informations qu’on avait le concernant. Mais mon intuition me disait qu’avec le Vietnam je pourrais plus facilement convaincre mon Français de mari d’entreprendre un si lointain voyage, tout en espérant pouvoir lui coller en supplément une virée au Cambodge, pour voir dans la même tournée les temples d’Angkor. Finalement je n’ai pas pu lui coller ces temples et j’ai dû me contenter avec seulement dix jours au Vietnam, ce qui n’était déjà pas si mal, pardi ! En plus, je dois reconnaître que les circonstances du voyage lui ont donné raison, car après 10 jours de voyage intense, style « circuit organisé», nous étions vraiment beaucoup trop fatigués et plutôt désireux de revenir au bercail ! Et je pense que nombreux étaient ceux de notre groupe qui, ayant choisi l’option « plus 3 jours au Cambodge », auraient préféré avoir fait comme nous !
Bref, dès le mois d’avril de l’année dernière nous avons réservé notre circuit et cette fois via une Agence de Voyage que nous connaissions déjà et qui siège dans notre région et non pas par Internet, ou par téléphone (comme pour nos derniers voyages). Nous voulions éviter ainsi les mauvaises surprises, après ce qui nous est arrivé il y a deux ans avec un voyage en Corse que nous n’avons pas pu faire pour cause de maladie (voyage réservé avec OPODO et remboursé aux lance-pierres, malgré les assurances maximales que nous avons eu la prévoyance de prendre). Surtout que nous prévoyions notre voyage actuel pour le mois de novembre et que jusque-là beaucoup des choses auraient pu arriver, pas vrai ?
Une fois la réservation faite, vu nos multiples occupations, nous n’avons plus pensé à ça pendant l’été. Sauf quand nous programmions nos divers rendez-vous médicales, par soucis de chevauchement des dates. Et ce n’est qu’au mois d’octobre que les choses ont commencé à se précipiter, quand il fallait tout finir avant le départ, (prévu pour le 9 novembre, après moult études des recommandations d’agences et des touristes sur divers forums). Pour mon mari, fallait finir le montage du Kota-Grill, la petite cabane qu’il a acheté en prévision des futur repas conviviaux. Pour moi, les conserves, les confitures, mais aussi le ramassage des grains de fleurs, des bulbes de dahlias et autres légumes...
Dans le tourbillon de tous ces préparatifs, ce n’est que deux ou trois jours avant le départ que je me suis rappelé du télégramme que j’ai envoyée, après une session d’examens particulièrement rude, en 1967, à ma maman: « Je viens du Vietnam, attendez moi avec des fleurs ». C’était évidemment une métaphore qui tenait compte des événements du moment, car les journaux ne parlaient à l’époque que de cette sale guerre du Vietnam. Sauf qu’à la poste centrale de ma ville natale ils ont bien cru que je revienne pour de bon du Vietnam et ils ont dépêché quelqu’un chez ma mère à trois heures du matin… Je vous laisse imaginer les émotions de ma mère quand le facteur a sonné à la porte de l’appartement pour lui donner le télégramme!
Ben alors, quelle coïncidence ! Dire que là j’étais en train d’aller vraiment au Vietnam et, sauf accident, même en revenir après les douze jours prévus pour le voyage, avion y compris! Sauf que ma chère maman n’est plus là pour que je le lui dise !…
Seul bémol à mon enthousiasme d’infatigable voyageuse, je me suis enrhumé une semaine avant le départ ! Mais c’est toujours comme ça avant mes longs voyages et ça le restera ainsi probablement, surtout si on maintient cette habitude de voyager à l’automne !
Je vous épargne les péripéties du voyage jusqu’à Hanoi, voyage assez fatiguant pour nous autres, les provinciaux, avec le départ en avion de Clermont-Ferrand pour Paris à 7 heures du matin et donc de chez nous à 5 heures et même pas des bagages envoyés directement à Hanoi, vu qu’on changeait à Paris de compagne, Air France pour Vietnam Airlines. Nous avons eu même à courir avec nos valises d’un terminal à l’autre, par un passage piéton assez étonnant pour un aéroport comme Roissy. Et, malgré notre fatigue après toute cette agitation, comme d’habitude, pas une seconde de sommeil en avion, même si nous savions pertinemment que la journée qui nous attendait à notre arrivée serait rude, avec pas mal de visites prévues!
Nous voilà donc un peu groggy à l’aéroport, en tirant nos valises vers un citoyen qui brandissait une pancarte « Nouvelles Frontières », pour ne pas la citer. Une fois le groupe de 35 (eh, oui, trente-cinq personnes, le maximum permis par l’agence !) réuni, nous sommes montés dans le bel autobus qui allait nous porter pendant tout notre voyage dans le nord du pays. Presque immédiatement et sans tenir compte de notre état semi-comateux, notre guide, dont of corse que je n’ai pas retenu le nom, a commencé à nous présenter le programme de la journée, qui coïncidait amplement avec ce que tout un chacun pouvait lire sur le site du voyagiste et que par ailleurs nous avons-nous-même édité et rangé précautionneusement dans nos bagages.
Je ne sais pas les autres mais, en ce qui me concerne, trop fatiguée pour écouter toutes les explications du guide, je me suis contentée de regarder défiler le paysage, en apercevant avec étonnement pour la première fois les gens installés devant leurs boutiques et/ ou maisons sur des petits tabourets en plastique coloré, en train de prendre leurs petit déjeuners (au moins c’est ce que j’ai supposé, vu que c’était 8 heures du matin). Au fur et à mesure de notre voyage, j’allais comprendre que les Vietnamiens mangent comme ça tout le temps, à n’importe quelle heure de la journée et dans n’importe quel endroit, que ces petits tables et ces petits tabourets sont souvent des vrais restaurants de rue et que c’est même une des particularités reconnues de la vie des gens de ce pays…
Après l’étonnante route Con Duong Gom Su, avec son mur en céramique de presque 4 km entré dans le livre des records Guinness, où nous avons pu apercevoir en vitesse sur la gauche le célèbre pont Long Bien traversant le Fleuve Rouge, nous arrivons enfin au centre-ville et, en dépassant un beau bâtiment bien gardé qui s’avère à être l’hôtel de ville, nous nous arrêtons sur le bord du Petit Lac i.e. le lac Hoan Kiêm, (car il y a même un Grand Lac, nous explique notre guide) devant une statue me rappelant le réalisme socialiste d’origine soviétique de ma jeunesse communiste. C’était la statue Tượng đài "quyết tử cho tổ quốc quyết sinh", (i.e. le monument des morts pour la patrie) laquelle, pas du tout impressionnée, je laisse à mon mari la tache de photographier. Signe des changements survenus dans la société vietnamienne, à côté de la statue un grand panneau publicitaire pour la restauration traditionnelle.
Devant, déjà quelques cyclo-pousses (et non pas tuk-tuk, comme j’ai vu ça et là sur le net, hein !!!) nous attendent et bien d’autres arriveront par la suite, pour nous faire la promenade en cyclo-pousse dans la vieille ville. Pas très communiste tout çà, et donc pas du tout étonnant que les réminiscences de mon éducation marxiste de lutte contre l’exploitation de l’homme par l’homme me font me sentir mal-à l’aise, portée comme j’étais à la seule force des jambes de ce Vietnamien maigre, ayant l’air d’être encore plus fatigué que moi-même ! C’est dire…
Il faut imaginer toutes ces 35 vélos, avec leurs caisses chargées des touristes, un plus gros que l’autre, avançant difficilement à la queue leu leu dans ces rues grouillants de monde, parmi des centaines des scooters et des motos pétaradantes, des vélos surchargées, plus les quelques incontournables voitures (les plus courageux, hein), qui se précipitent dans toutes les directions, à qui mieux mieux, pour ne pas parler des colporteuses coiffées de leurs chapeaux coniques, à pieds, avec les palanches en équilibre sur leurs épaules, ou des vélos, oh, combien surchargés d'objets divers et variés… Autre caractéristique du Vietnam que je viens d’apercevoir là: cette multitude de véhicules, principalement des scooters, avec leurs façons de slalomer sans heurte dans tous les sens, en partant du principe que «la rue est une rivière et ceux qui y circulent sont des poissons », comme nous l’explique le guide.
Après avoir dépassé la rue qui bordait le lac, nous sommes entrés dans le vieux quartier Hoan Kiem - le quartier des 36 "corporations" – ou « hang », et là, dans la promiscuité des rues moyenâgeuses, bordées de vieilles maisons tubes d’une largeur parfois pas plus grande de 2 m et une hauteur de 4 ou 5 étages, territoires urbains à part entière, associés à des usages multiples, les implicites odeurs de gaz d’échappement de cette folie des scooters, auxquelles j’ajoutaient les odeurs émanant des cuisines des restaurants de rue et des montagnes de marchandises stockés sur les trottoirs, les fils électriques qui pendaient en lourdes grappes au long des façades et autour des poteaux électriques, se croisant à travers les rues, le bruit, la jungle de klaxons, la foule qui grouillait, d’un coup j’ai eu comme une malaise et je me suis dit affolée : « Mon Dieu, mais qu’est-ce que je suis venu foutre ici ?»…
A vrai dire, même au jour d’aujourd’hui, après plus de trois mois passés depuis notre retour et ayant finalement décidé que ce voyage a été génial, à part de pouvoir dire à la fin de ma vie que oui, moi aussi je me suis promené en cyclo-pousse dans le vieux Hanoi, je ne vois pas l’intérêt de cette promenade. Si au moins nous aurions eu un guide à côte, ou s’ils nous auraient donné une petite carte avec des explications, pour savoir par où nous passons et pour identifier ce que nous voyons au fur et à mesure de notre périple ! Mais pas du tout ! Bref, on avançait gênés (je parle de moi, car apparemment les Français qui m’entouraient, comme tous les autres qui décrivent sur divers blogs leurs voyages au Vietnam, ont adoré cette promenade) et mal à l’aise, au milieu d’une foule des véhicules de toute sorte, en essayant de respirer le moins possible et d’ignorer le mal de gorge qui se faisait déjà sentir, car oui, la pollution était telle que moi, après seulement cinq minutes, j’avais déjà mal à la gorge !
Quand même, maintenant je reconnais que ça nous a permis d’avoir un premier aperçu de la ville dans ce qu’elle a de plus ancien et authentique et de nous plonger directement dans l’atmosphère de bazar, de souk asiatique, dans cet apparent chaos et cette anarchie qui en fait n’en est pas une et qui caractérise, d’après ce que nous avons pu voir ultérieurement, toutes les grandes villes du Vietnam.
Et heureusement que nous avions nos appareils photos et que dans cette marche forcément lente en cyclo-pousse nous avons pu photographier sur notre passage quelques bâtiments. Ainsi, une fois à la maison, à l’aide de Google Map, j’ai pu retrouver le trajet et mieux comprendre ce que nous avons vu. Pas que ça m’avais l’air trop intéressant sur le coup, et pas seulement à cause de ce que je disais plus haut. Mais parce que finalement une ville c’est une ville et Hanoi ne faisait pas trop exception, pour commencer. Et en tout cas pas en mieux. Oui, d’accord, au début, au bord du lac, il y avait encore quelques beaux bâtiments, comme l’ancien siège de l'Association Khai Tri Tien Ducon crée en 1919 pour le développement culturel du Vietnam, ou le beau restaurant Luc Thuy au N°16 Le Thai To. On apercevait aussi le temple du roi Lê Thái Tổ, avant de tourner vers la rue Trang Tri pour entrer enfin sur la rue Nha Chung. Et là, sur l’ancien terrain de l’église catholique, il y avait le parc Vuon Hoa Hang Trong avec la bibliothèque de quartier dans un bâtiment de style français, (inaugurés le 3 octobre 2008 malgré les nombreuses réclamations de l’archevêché) et enfin la belle cathédrale Saint Joseph elle-même, construite en 1886 dans un style néo-gothique par les Français, évidement, cathédrale que nous n’avons pas visitée et même pas vue vraiment, faute de nous arrêter devant. Sauf moi, quand même, qui, heureuse de voir un tel bâtiment et sans me soucier de l’embouteillage que je génère, j’ai sauté de mon engin pour faire une vrai photo.
Mais j’ai dû y remonter vite pour rattraper les autres qui passaient déjà devant, ce que je vais apprendre ultérieurement en comparant mes photos aux photos affichées sur google map, (car oui, même à cette vitesse, et après m’avoir frappé à la tête en remontant dans le machin, je n’ai pas oublié de mitrailler dans tous les sens avec mon appareil) puis en consultant divers sites vietnamiennes dont le contenu m’est traduit toujours par Mister Google, (un vrai travail de recherche, pour ne pas dire d’espionnage, lol) que c’était la Pagode Ly Trieu Quoc Su, construite en 1131, restaurée en 1855, détruite pendant la guerre contre les Français et reconstruite en 1954. Pagode dont l’intérieur méritera parait-il d’être visité, si on croit les divers sites de voyage, mais que, of corse, nous dépassons illico-presto, en continuant notre circuit plus ou moins rigolo dans les rues du vieux Hanoi.
Après Ly Quoc Su nous continuons sur les divers « hang »s, c’est-à-dire les « rues », dont les noms rappellent toujours les marchandises qui y étaient ou sont encore vendues: Hang Manh, la rue des volets et rideaux, Hang Da (la rue des maroquineries) et son marché chợ Hàng Da Market, la rue des poulets Hang Ga, nous croissons aussi la Hàng Vải, avec les grandes troncs et échelles en bambous côté est, puis hang Ma, hang Dong, etc… pour enfin boucler la boucle à la statue des héros, laquelle statue, comme par hasard, se trouve juste devant le temple de la montagne de jade que nous allons visiter dans l’heure qui suit.
Mais, avant le temple, une petite parenthèse pour expliquer un peu ce que c’est déjà mille fois expliqué sur les divers sites et blogs qui parlent du vieux centre de Hanoi et que certainement tout le monde a compris déjà, mais quand même…
En lisant la bonne encyclopédie en ligne on apprend que la ville, située dans la Delta du Fleuve Rouge (d’où son nom, qui signifie « entre les cours d'eau »), a été fondée en 1010, et est restée mille ans « le cœur politique du Viêt Nam », avec une pause de presque un siècle et demi entre 1802 et 1945, quand Hué devient capitale impériale d’un empire plus ou moins fictif, car dominé par les Français. Lesquels Français, tout de même, ont élevée Hanoi en 1902 au rang de « capitale de l’Indochine française », ce qui a duré jusqu’à la fin de celle-ci. Comme dans beaucoup des villes du monde, au moyen âge les habitants de Hanoi se sont groupés dans des quartiers suivant leurs métiers, par corporations ou guildes, c’est-à-dire hang. A moi ça me rappelle Bucarest forcément, où dans ce qui reste encore du vieux centre après le déluge nommé Ceausescu, (qui se voyait en Napoléon III, avec Elena dans le rôle de Haussmann) on trouve la rue Blanari, pour les fabricants/vendeurs des fourrures ou Sepcari, pour les fabricants/vendeurs des chapeaux, à Hanoi il y a les rues Ma, des fabricants/vendeurs d’objets votifs, ou Dieu, la rue des pipes, car auparavant les habitants y vendaient des pipes à l’eau de tous les styles et de toutes les formes. Sauf qu’à Hanoi, à la différence de Bucarest ou d’autres capitales européennes, il en reste encore des rues qui gardent leurs fonctions initiale, comme Hang Vai, la rue des tissus, ou Hang Gai, la rue de la soie, où on trouve même de nos jours des boutiques de soieries de bonne réputation, avec surtout des produits du village de Van Phuc que nous allons visiter plus tard. Rien de transcendent, mais n’empêche, j’admire la volonté des vietnamiens de mettre en valeur leur patrimoine ancien, j’aurais bien voulu que les Roumains prennent exemple et qu’ils réfléchissent deux fois avant de détruire le centre historique de leur capitale ! Et dire qu’il y a même au jour d’aujourd’hui des soit disant « intellectuels » qui défendent les idées de Ceausescu et de ses architectes et, pire, qui admirent les banales HLM qu’ils ont bâti à la place, sous prétexte que les anciens maisons étaient « insalubres » ! Et, preuve que Ceausescu lui-même y était pour rien ou presque, la destruction continue de nos jours, malgré la « liberté d’’expressions » et la « démocratie » : la seule différence entre maintenant et avant c’est qu’à l’époque on n’avait pas le courage de protester, pendant que maintenant, on proteste, on fait des pétitions &Co et… les destructions continuent, encore plus graves et dans un rythme encore plus soutenu, car il n’y a plus aucun control et « le temps =argent » pour les nouveaux riches « entrepreneurs »… Ma conclusion (subjective): pourvu que le Vietnam reste communiste encore quelque temps, car, même si la corruption existe (et ça je n’ai pas des doutes), au moins il faut espérer qu’ils ne peuvent pas faire n’importe quoi et piller complétement le pays, comme ils l’ont fait en Roumanie après la chute de Ceausescu. Apparemment les Vietnamiens ont fait même des lois garde-fous dans ce sens, comme par exemple la terre, donnée aux paysans sans leur donner la propriété, pour éviter l’aliénation. Ah, les milliers de hectares de fermes que se sont torchés au détriment des paysans les soit disant « dissidents » et autres « entrepreneurs » en Roumanie.
Pour revenir à mon histoire, comme je disais, une fois la promenade en cyclo-pousse terminée, nous revoilà devant la statue, juste en face d’un pont d’allure japonaise qui me rappelle, en toute modestie et toute raison gardée, notre petit pont rouge en France. Ce pont-ci, en bois laqué écarlate, couleur fétiche au Vietnam et en d’autres pays d’Asie, nous permet l’accès au petit temple Ngoc Son, c’est-à-dire le temple de la montagne de jade, car construit sur « l’Ile de Jade », dans la partie nord du lac Hoan Kiem. Le temple, construit au XIXe siècle, est dédié à Tran Hung Dao, un héros national Vietnamien du 13ème siècle et aussi au génie taoïste de la littérature, Van Xuong, et au génie de la médicine, La To.
Le lac Hoan Kiem, appelait autrefois Luc Thuy (eau verte), a été rebaptisée au XVème siècle à cause d’une légende qui dit qu’un roi a trouvé dedans une épée magique qui l’a aidé à vaincre les envahisseurs, chinois, bien sûr. Après la victoire, le roi a « restitué » l’épée au lac, ou plutôt il l’a échappée dedans et une tortue géante s'en est emparé en plongeant illico presto dans les eaux du lac avec. Le comble c’est que oui, parait-il qu’il y a de ces tortues géantes Ho Guom dans ce lac, même si elles sont en voie de disparition (voir wikipedia), et, cerise sur le gâteau, en 1968 ils en ont même trouvée une, grande de 2,10 mètres, qui a été désignée comme la tortue du roi et maintenant, momifiée, trône en place d’honneur dans le temple.
Après avoir traversé le pont pourpre, connu sous le nom de The Huc, c’est-à-dire le « pont de soleil du matin » ou « la clarté de l’aurore », nous passons par une série de trois portes pleines de symboles taoïste. Par exemple, les deux grands idéogrammes chinoises à gauche et respectif à droite de la première porte, Dac Nguyet Lau (le pavillon pour contempler la Lune) signifient prospérité et bonheur. Autre exemple, le tigre peint sur la deuxième porte, à gauche et le dragon vietnamien à droite, symboles de stabilité, suivant la théorie taoïste du feng shui. D’ailleurs tout le temple est construit en respectant l'harmonie du feng shui : déjà le fait qu’il est entouré de l'eau, après sa structure conçue comme un ensemble de petits édifices savamment espacées pour obtenir un équilibre des forces et une bonne circulation de l'énergie. C’est peut-être même pour ça qu’on nous a amené ici en priorité après notre voyage en avion, hein…
Avant la dernière porte il y a un tas de pierres qui forme un socle pour un obélisque en forme de pinceau. Le 5 Mai de chaque année, quand l’étoile de Van Muong, une étoile de la Constellation de la Grande Ourse, traverse la trajectoire du soleil, l’ombre du « pinceau » tombe sur une pierre posée sur la troisième porte, en guise d’encrier. Ainsi, le pinceau va « calligraphier sur le ciel azur » comme l’affirment les idéogrammes dessinés sur la porte de l’encrier.
Ça me rappelle l’église d’Orcival en Auvergne où, le 15 un rayon de soleil tombe à midi, heure solaire, exactement sur la statue de Marie, la mystérieuse Vierge Noire d’Orcival ! Hmmm… Fascinant, n’est-ce pas ?
La tour du pinceau et le socle de l’encrier sont des symboles sacrés relatifs à la littérature nationale et aux concours mandarinaux, donc si j’ai bien compris c’est ce temple qui est dédié à la littérature plutôt que l’autre, que nous allons visiter dans l’après-midi.
A côté de l’obélisque il y a un petit autel où l'on peut prier pour « recevoir l'autorisation » d'entrer dans le temple, même si en fait l’autorisation est donnée par le vigil qui encaisse l’argent des entrées à la première porte…
Nous nous arrêtons dans notre élan des visiteurs dans un belvédère au bord du lac, un bâtiment gracieux, entouré des splendides bonsaïs vietnamiens, c’est-à-dire plus grands que les japonais. C’est ‘le pavillon élevé sur les flots’ ou ‘d'interception de vagues’ ou, encore, ‘qui calme les ondes’, enfin, en vietnamien parlant, Đình Trấn Ba, car n’importe quelle traduction sera approximative et d’ailleurs il n’y a même pas de traduction avec google !
Suit le sanctuaire principal, où trônent les statues du héros guerrier Tran Hung Dao et des deux génies du taoïsme, Vǎn Xuong et La To, entourées des statues de mandarins, des belles grues dorés et des Phoenix élancés. Tout ça dans un bric à braque de gongs et cloches anciennes, des beaux porcelaines, faïences, fleurs, fruits et autres offrandes, dans une ambiance rouge et or, la charpente, les piliers en bois de fer (Vietnamese ironwood) laqués rouge, mais aussi le cheval en bois laqué d’un rouge vermillon du général, ou les divers autels et même le tapis sur lequel est exposée la monstrueuse tortue géante, bref, on est comme dans un cocon rouge !
Finalement, je ne peux pas dire que j’ai ressenti l'énergie sacré de ce temple, ou que sur le champ j’étais impressionnée par sa valeur culturelle. Pourtant, maintenant je sais que c’est un véritable emblème de la capitale vietnamienne, qu’il est parmi les rares vestiges culturels restés intacts en dépit des vicissitudes historiques, que les étudiants vont souvent le visiter avant des examens pour s’attirer la chance et des nombreux romans est poèmes en font référence. Et les nombreuses et particulièrement belles offrandes, ou tous ces vietnamiens que nous voyons prier et bruler des encens devant les autels dans ce mardi matin de novembre, (tout en payant l’entrée, à la porte Dac Nguyet Lau, hein) semblent confirmer l’importance des lieus. Mais bon, c’était peut-être aussi la fatigue, la chaleur moite qui augmentait ma tendance à transpirer si je suis enrhumée, la faim même, qui commençait à se faire sentir… En tout cas, même dans ces conditions, je n’étais pas complétement hermétique à la beauté des lieux, car j’ai bien aimé le grand jardin qui entourait le temple, avec ses grands arbres aux racines aériennes, les bonsaïs en pot et le petit basin aux poissons colorés…
Enfin, nous finissons notre visite rassasiés de tant d’histoires, ce que devrais d’ailleurs nous suffire jusqu’au repas du soir, car là il fallait continuer d’un pas alerte notre journée touristique, en déambulant à pieds à travers les ruelles de la vieille ville. Cette fois nous prenons d’autres chemins, parfois plus étroits, où les cyclo-pousses ne pourraient pas pénétrer, mais l’ambiance et la même, sauf peut-être moins des scooters et des gaz d’échappement. C’était par conséquent un peu plus plaisant, si on faisait abstraction de la peur incessante de se perdre du groupe qui suivait à pas de charge le guide, le seul à savoir le trajet et le lieu de rendez-vous avec le bus qui devrait nous ramener à l’hôtel avec nos bagages. Alors, en prenant soin de ne pas me perdre dans ce labyrinthe de petites ruelles grouillantes de monde et en vérifiant aussi en permanence la présence de mon mari dans le groupe qui suivait le guide, j’ai fait moins des photos que d’habitude, essayant plutôt de me fondre dans l’atmosphère si particulière de l’endroit et d’enregistrer le plus possible ce que je voyais. J’ai noté quand même le passage devant le théâtre de marionnettes et l’entrée dans la ruelle Ho Hoan Kiem, (rue du lac de l’Epée restituée), ainsi que les peintures exposées dans la Galerie Huy Hung au 36 Hang Bé.
Pour le reste, j’ai reconstitué l’itinéraire grâce aux photos faites par mon mari : après la rue Ho Hoan Kiem (la rue du lac Hoan Kiem) nous avons tourné court à gauche sur Cau Go (du pont de bois) et immédiatement à droite sur Cho Cau GO (peut se traduire par « vers Cau Go ») jusqu’à la rue Gia Ngu (marché aux poissons) et de nouveau à droite sur Ngo Trung jusqu’à la rue Dinh Liet (rue des merceries) que nous avons parcouru jusqu’à l’intersection avec la rue Hang Bac (rue de l’argent). Ici nous avons marché jusqu’à l’intersection avec Hang Be (marché des radeaux) que nous avons pris pour retourner à la rue Dinh Tien Hang, probablement via la rue Lo Su, mais je ne suis pas sûre, n’en ayant pas des photos.
Je ne vais pas décrire toutes ces rues et leur histoire, il y a assez des sites sur Internet qui le font. Tout ce que je veux dire c’est que les normes européennes d’hygiène ne sont certainement pas appliquées ici et qu’apparemment ils ne se portent pas plus mal pour autant ! Vous devrez voir toutes ces marchandises dégringolant sur les trottoirs, les fleurs, les fruits et les légumes de couleurs vives, joliment présentées, la viande étalées sur des simples planches en bois dans la chaleur humide de fin d’été tropicale, les poissons dans des bacs en plastique, les volailles rôties, présentées sur des plateaux… Et toujours la foule, les vendeurs ambulants avec leurs vélos surchargés, les citadins faisant leurs courses, les commerçants, qui, habitant sur place, vaquent à leurs occupations, préparent les repas, mangent, assises sur leur petits tabourets en plastiques colorés, attendant les clients qui ne viendront peut-être jamais, lisent les journaux ou regardent désabusés la foule des touristes occidentaux qui se promènent dans les rues un peu comme dans une zoo, en adorant de voir une vie si différente de la leur, les confortant dans l’idée d’appartenir à la « civilisation » et dans la conviction intime que « quand même, on est bien en France »…
Après cette courte plongée dans l’anarchie et la cacophonie qui caractérise la vieille ville, nous allons enfin vers notre hôtel pour déposer les bagages et nous reposer un petit moment. Pas longtemps, car l’après-midi est très chargée elle aussi: on ne chôme pas dans ce type de voyage, hein…
On commence par une visite dans le quartier colonial, un très beau quartier résidentiel, avec des magnifiques demeures, avec des larges rues ombragées, héritage de la domination française sur le pays, prouvant la force et la beauté de la civilisation française et, n’en déplaise aux détracteurs, la face positive de la colonisation. Les Vietnamiens eux même apprécient maintenant cet héritage et font des efforts pour le préserver: selon l’architecte Hoàng Dao Kinh, par exemple, « Les Français ont urbanisé Hanoï où le patrimoine architectural français des derniers siècles est toujours omniprésent. Ces bâtiments ont été adaptés au climat tropical et aux traditions culturelles orientales du Vietnam ». http://fr.vietnamplus.vn/lheritage-architectural-francais-de-hanoi/56428.vnp
Mais je suis bien placée pour savoir que la colonisation n’était pas forcément la condition sine-qua non de l’influence de la civilisation française sur le pays : à l’époque, sans être colonisées, la Roumanie, ou la Tchécoslovaquie, ont amplement subi cette influence, preuve l’architecture de certains quartiers de Bucarest, ou la rue Parizska (rue de Paris) à Prague… Comme quoi…
Mais, même si je comprends ça, pour mes chers Français, vexés par la place que les Américains, qui ont tellement détruit le pays, (ah, l’agent orange !!! Et même pas des indemnités : http://www.village-justice.com/articles/indemnisation-des-victimes,18377.html) sans rien lui apporter en échange, tiennent maintenant dans la vie quotidienne des Vietnamiens (je n’ai pas trouvé un seul livre en Français, même « Le petit prince », exposé dans une librairie, était traduit en anglais) je tenais à souligner le fait que dans le colonialisme français tout n’a pas été noir. Et au long de notre périple j’aurais des nombreuses exemples dans ce sens !
Le bus nous laisse quelque part dans la rue de la pagode au pilier unique, Chùa Một Cột, mais nous ne pouvions pas voir la pagode, car nous étions sur une énorme esplanade, Ba Dinh, en train de regarder le célèbre Mausolée de Ho Chi Minh, construit à l’emplacement exact ou fut proclamé l’indépendance de Vietnam, le 2 septembre 1945. J’avoue que moi, ces bâtiments staliniens et ces relèves des gardes soviétiques, j’en ai tellement vu dans ma vie qu’ils me sortent par les yeux. Encore, heureusement qu’on n’est pas obligés d’y entrer et de défiler en fil indien devant le catafalque, comme j’ai dû le faire à Pékin, au mausolée de Mao… Mais là j’étais encore citoyenne d’un pays communiste et je n’étais pas en tant que touriste, mais envoyée par mon Institute, pendant qu’ici, avec mes propres deniers... J’étais d’une humeur, j’vous dis pas… d’autant plus qu’une petite pluie commençait et comme j’étais déjà enrhumée…
Finalement, la pluie n’a durée guère que quelques minutes et nous avons réussi à parcourir sans encombre cette grande place et même j’ai fait une petite vidéo avec le changement de la garde du mausolée.
Après avoir dépassé le mausolée nous nous sommes dirigés vers le palais de la présidence, l’ancien palais du Gouverneur de l’Indochine, réservé de nos jours aux réceptions officielles. L'entrée étant interdite au public, nous nous arrêtons devants les grilles, juste le temps de l’admirer et de prendre quelques photos. C’est un beau bâtiment de style néo-classique, dont la couleur jaune fluo s’harmonise parfaitement avec le vert des arbres centenaires qui l’entourent. Nous continuons notre visite en traversant le parc vers la maison de Ho Chi Minh, pendant que le guide nous explique que l’oncle Ho avait à l’époque refusé d’habiter dans le palais et s’est fait construire un peu plus loin dans le parc, au bord d’un étang, une petite maison sur pilotis d’inspiration vietnamienne, dans un style sobre et très raffiné. C’est tellement beau qu’on n’arrive pas à croire qu’on est encore à Hanoi ! Dans les anciens dépendances du palais nous avons pu voir bien exposées derrière une vitrine les voitures de Ho Chi Ming, dont une Peugeot 404 que mon mari c’est fait un plaisir de photographier !
Le parc lui-même, encore un héritage français, est très bien entretenu et très beau, avec des bougainvilliers luxuriants, des hibiscus et autres arbustes à fleurs, des beaux topiaires et surtout avec beaucoup d’arbres que je vois pour la première fois, des Cyprès chauve ou Cyprès de Louisiane avec leurs racines aériennes particulières, les pneumatophores, des cocotiers, des palmiers royaux de Cuba, des Delonix regia de Madagascar… malheureusement pas en fleurs pendant notre visite…
Suit la belle pagode sur un seul pilier avec son architecture esquisse, qui m’a carrément enchanté, même si ce n’est pas celle d’origine, car détruite par les Français avant de se retirer de Hanoi en 1954 et reconstruite ultérieurement en remplaçant le bois du pilier par du béton.
A propos de pagode, je crois que c’est le moment d’expliquer moi aussi pourquoi et quand un bâtiment est pagode et non pas temple. Ben, au Vietnam il y a des églises, voir cathédrales, pour les chrétiennes, des pagodes pour les bouddhistes, les mosquées, islamistes et des temples, traduction occidentale des mots vietnamiens đền et Miếu ou même « đền Miếu », pour tous les autres endroits où les gens vont prier, c’est-à-dire, pour les croyances taoïstes, confucianistes, pour le culte des ancêtres, etc..
Justement, après la pagode, la suite de notre journée va se passer au Van Miếu, ce qui de nos jours est traduit en français par le « temple de la littérature » ou plutôt le « Temple de la Culture littéraire ». En fait c’est un temple confucianiste érigé il y a 1000 ans dans un style architectural chinois, suivant les plans de la pagode littéraire de Qufu, la ville natale de Confucius (https://fr.wikipedia.org/wiki/Temple_confuc%C3%A9en). (Par comparaison, à la même époque la France se couvrait d’églises dont le style architectural était influencé par l’architecture de l’abbaye bénédictine de Cluny, victime innocente de la révolution française) !
Pendant que l’immense temple chinois, d’ailleurs le plus grand de ce type, comporte neuf cours, le temple de Hanoi est divisé en cinq cours intérieures consécutives, séparées par des murs de briques ouvragés, avec une allée les traversant selon l'axe nord-sud et qui partage chaque zone dans deux entités parfaitement symétriques. Le passage d’une cour à l’autre, symbolisant la progression sur la voie de la sagesse, se fait à travers des portes, l’entrée au temple se faisant par la porte du sud.
Le temple de Hanoi était auparavant un sorte d’ENA, (ou de l’Académie Stefan Ghoerghiu, pour les Roumains) vietnamienne dédié à l’éducation des hauts fonctionnaires, d'abord réservé à la famille royale et aux grands mandarins, ultérieurement accessible au peuple tout entier, est considère encore aujourd’hui comme la première université nationale.
Mais le droit d'entrée passait par la réussite à un examen reconnu comme difficile, y être lauréat était un honneur, les noms étant gravés sur des stèles exposés dans le temple pour être admirer par tous les visiteurs
Même au jour d’aujourd’hui, la première chose que les guides nous font voir sont les 82 de ses stèles, exposées dans la troisième cour du temple, chacune des stèles étant à elle seule un chef d’œuvre de gravure en pierre. Erigées sur le dos de tortues en pierre, symbole de longévité, les stèles traduisent la pérennité de la nation et de sa culture.
Je m’arrêts ici avec les détails historiques et architecturaux, car autrement je devrais écrire un livre et non pas un petit blog. Pour ceux qui veulent savoir plus, Internet abonde d’informations, et pas seulement avec ses diverses encyclopédies en ligne.
J’étais déjà tranquillisée en ce qui concerne notre voyage, mais là, je commence à être pleinement dans mon état de «grande voyageuse et heureuse de l’être »…
Nous entrons dans la première cour de ce temple par la porte Cong Van Mieu Mon, où des filles habillées en costumes traditionnels se laissent photographiées parmi les topiaires, puis la deuxième cour, avec ses belles lanternes en pierre et les plateaux posés sur des fleurs de lotus où des pots de fleurs dessinent des idéogrammes dont le sens m’échappe (sauf le mot chinois jin= bienveillance, que j’ai trouvé après des longues recherche, lol)
Suit le beau Pavillon de la Pléiade, un édifice carré, comportant 2 étages (lors des concours de poésie, les candidats déclamaient leurs vers sur le balcon du deuxième étage), assurant le passage vers la troisième cour, avec au centre le basin représentant les « puits de la clarté céleste » et sur les côtés des pavillons qui protègent les stèles des lauréates.
Devant les stèles notre guide nous tient une petite conférence sur l’évolution de l’écriture au Vietnam, conférence que, pour une fois, j’écoute avec beaucoup d’attention.
Ensuite, par une triple porte en bois nous entrons dans la quatrième cour, la cour des Sages, un vaste espace dallé avec de part et d'autre deux bâtiments construits à l'origine pour abriter les autels de 72 disciples de Confucius, aujourd'hui des galeries de peintures, magasins de souvenirs, etc… Dans la vaste cour il y a des beaux bonsaïs en pots, des sculptures de bronze gravé représentant des dragons, un grand brûleur d'encens en bronze, expressif et aéré, avec des anses en dragons et décorations florales sur le pourtour.
Dans la partie nord de cette cour il y a la grande maison des cérémonies dédiées à Confucius, un pavillon avec une superbe charpente laqué rouge qui repose sur deux murs et neuf piliers en bois de fer et au milieu duquel on peut voir l’autel, un beau meuble en bois laqué rouge, avec des motifs dorés.
L’autel, qui s’écroule sous les offrandes des fruits, des fleurs, ainsi que des poteries de porcelaine, est flanqué de deux grandes Phoenix en bronze qui tiennent des perles dans leurs bec et sont montées sur des tortues, symbolisant le transport de l'âme de la terre au ciel. (Pour les symboles au Vietnam, à voir https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=vi&u=http://songchodamme.blogspot.com/2013/07/y-nghia-cac-hinh-tuong.html).
Derrière la grande maison des cérémonies se trouve le sanctuaire proprement dit, qui renferme une majestueuse statue de Confucius, accompagnée des statues de ses quatre plus proches disciples, tous de rouge et or vêtus. Deux autels latéraux sont dédiés à dix autres disciples distingués et cette fois aussi le rouge et l’or prédominent, le plafond, les murs, tout est rouge avec des belles décorations en or.
Par l’arrière du temple on accède à la cinquième cour, où un grand pavillon remplace aujourd’hui l’académie du pays, dite des Fils de la Nation (Quoc Tu Giam). A l’intérieur une petite surprise : un orchestre formé de trois belles filles habillée en costumes traditionnels interprète une très belle musique vietnamienne. Le concert une fois terminé, nous achetons illico presto un CD, seulement un, au grand mécontentement de la belle vendeuse, car suffisant pour accompagner le film de mon voyage. A propos, le film est terminé depuis longtemps, tandis qu’avec le blog je suis seulement à la première journée.
Suit le pavillon qui abrite un musée autour des quatre statues de culte : au rez-de chaussée la statue et l’autel de Chu Van An, recteur de l’académie et célèbre poète national, à l’étage celles des rois Ly Thanh Tong, Ly Nhan Tong et Le Thanh Tong. Moulées par les artisans du village traditionnel du travail du bronze de Ngu Xa, elles ont été inaugurées en 2003 par le président de la République.
Les collections du musée sont plus ou moins liées à l’histoire du temple et de l’Académie : le plan original du temple, des photographies présentant les états des lieus avant et après la restauration, des vestiges archéologiques et autres habits de cérémonie…
De part et d'autre du bâtiment, conformément à la tradition architecturale chinoise, sont disposées deux tours, l'une abrite une cloche qui a été récemment restaurée et l'autre renferme un grand tambour. Plus loin il y a même une scène prévue pour les spectacles à l’air libre et en cherchant sur internet j’ai vu qu’ici a lieu la « Journées de la poésie vietnamienne » qui est cette année à sa 14eme édition. Oh oui, les Vietnamiens ont tout compris : pour être un digne citoyen du monde il faut savoir défendre ta propre identité. A quand un festival de la poésie française, ou roumaine?…
Tout ce que je voyais c’était merveilleux, of corse, mais pour une seule journée ça commençait à bien faire. En plus, comme notre dernier repas c’était le petit déjeuner offert par la compagnie aérienne, mon estomac commençait à crier famine. Ainsi j’ai quitté sans regret l’endroit quand le bus est venu nous prendre pour nous conduire au restaurant « True Viet », où de nouveau nous étions reçus par la musique traditionnelle. Cette fois c’était une seule dame avec une sorte de cymbalum, qui jouait même des chansons françaises à la fin du repas… Lequel repas, excellent, nous a permis de faire un peu plus ample connaissance avec d’autres membres du groupe.
..à suivre |
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