mardi 4 mars 2014

Argentine J 3-4 Ushuaia


Dimanche matin, le 18 novembre, nous voilà déjà à l’aéroport d’Iguazu, prêts pour le départ vers Ushuaia. Une escale à Buenos Aires, à l’Aéroparque Jorge Newbery, où nous avons le temps de manger un bon entrecôte avec des incontournables frites, miam, et vers 5 heures de l’après-midi nous atterrissons

 
Aeroport Iguazu   Aeroport Ushuaia: panneau avec le train que nous n'allons jamais prendre!

Il n’y a pas beaucoup à dire sur Ushuaia. Sauf une petite présentation de la localité elle-même, peut-être ? Ben, Ushuaia, même si n’est pas qu’un village comme dit ma moitié (qui n’avait pas du tout, mais alors, vraiment pas du tout envie de visiter la ville, un peu déçu par ce qu’il voyait au premier abord, je pense), a encore beaucoup des rues pas asphaltées, avec des « maisons » en tôle, et des chiens … En fait, pas étonnant, vu que Ushuaïa, la si célèbre en France « ville la plus australe du monde », a été fondée le 12 octobre 1884 et se développa durant la plus grande partie de la première moitié du XXe siècle autour d'une prison pour des criminels particulièrement dangereux. Comme dans les bagnes britanniques en Australie, les prisonniers devaient être obligatoirement des colons, leurs principales activités étant de couper du bois sur les terrains environnant la prison et de construire la ville. Aujourd'hui, Ushuaïa est la capitale de la province de Terre de Feu, Antarctique et Îles de l'Atlantique Sud et presque toute son économie est liée au tourisme d'une façon directe et indirecte, non seulement pour les visites de la ville (et quand même, contrairement à l’opinion de mon mari, il y avaient des objectifs à visiter, l’ancienne prison, le musée du Bout du Monde qui met en valeur le patrimoine ethnographique et historique de la province etc. ) et ces alentours, c’est-à-dire surtout le parc national Tierra del Fuego et le canal Beagle, mais aussi parce que la ville est la porte d'accès vers les régions les plus australes du globe. C’est la raison pour laquelle elle a connu un vrai boum immobilier les dernières années, boum immobilier que la municipalité a eu du mal à suivre avec des infrastructures correspondantes, ou, plus précisément, des rues dignes de ce nom.

Voilà, par exemple, quelques photos faites autour de notre hôtel. Remarquez la maison en tôle. Ici c’est en fait un nouveau quartier. On peut voir, par ailleur, que c’était le printemps !
 
Les montagnes enneigées entournet les nouveaux quartiers d'Ushuaia   Exemple de maison en tôlle
 
Les nouvelles villas sont parfois assez cossues.   Un jardin bien soigné qui montre que c'est le printemps

Autrement, nous avions un hôtel correct, situé dans un des nouveaux quartiers, avec de nombreuses villas cossues, comme par ailleurs l’hôtel lui-même, beau bâtiment, avec des beaux jardins, une belle décoration, moderne, style sud-américain, avec des murs colorés, même une reproduction d’une peinture de Frida_Kahlo dans le hall et tout et tout, sauf que l’on n’avait pas trop où mettre nos affaires, car pas des vraies chaises et trop de fer forgé dans les chambres, etc. En plus, il était vide et un peu froid comme atmosphère et plutôt loin du « centre », car, contrairement à ce que vous pouviez croire après tout ce que je viens de dire, oui, il y a un « centre » dans cette ville, avec des hôtels plus grands sinon encore plus « cossus » que le nôtre, des restaurants, des magasins, pour ne pas parler de l’église forcément modeste et les autres bâtiments historiques dont je vous parlais.

 
Une fois arrivés à l’hôtel, nous avons tout de suite inspecté les environs, malgré les protestations de ma moitié qui va toujours en reculant dès qu’il s’agit d’utiliser ses jambes et pour cause : il a les genoux abimés faute d’avoir eu le temps de les opérer! Quant à moi j’ai voulu tout de suite faire un tour: ben, déjà que je n’aime pas rester enfermée dans une chambre d’hôtel à me rouler les pouces, mais en plus, vu que le lendemain nous avions programmé notre « croisière » sur le canal de Beagle, fallait aller tout de suite où jamais pour le faire ! Même pas envie de relater les détails, car c’est toujours pareil : vivement que mon mari résout son problème de genoux, hein… En tout cas, contrairement à lui, moi j’ai bien aimé cette ville du bout du monde, même si elle n’est pas Venise, mais une petite ville austère, battue par les vents, entourée des montagnes blanches et avec une belle vue sur la mer en prime..
Par contre, le lendemain, quel plaisir cette excursion en catamaran! Pas seulement la navigation elle-même les cheveux au vent, la traînée des vagues et leur écume blanche derrière le bateau sur le bleu d’une mer tranquille, le soleil (notre chance dans une région plutôt pluvieuse l’été), les montagnes enneigées à l’horizon, Chili d’un côté, l’Argentine de l’autre, le canal étant d’une largeur de seulement 5km. Mais aussi et surtout les loups de mer sur leur ile (Los Lobos), en liberté et nous ignorant royalement, nous, les voyageurs, qui sommes venu de ci loin justement pour les rencontrer ! Et les oiseaux (labbes, cormoran, Goenlands dominicains, ouette de Magellan et même un vautour) partout et pas seulement sur l’ile des oiseaux, c’est-à-dire Los Pajaros, la flore et « les concheros Yamanas » sur l’ile Bridges sur laquelle nous avons même descendus, avant de nous arrêter longuement pour contempler le « Phare du bout du monde » qui en fait n’est pas celui décrit par Jules Verne, qui est le phare San Juan del Salvamento situé sur l'île des États, au large de la péninsule Mitre , encore moins sa réplique de la Rochelle, mais le Phare des Eclaireurs, Le phare Año Nuevo, construit en France et installé en 1902 sur l’île Observatorio, au Nord de l’île des États, qui est encore en service, même si il n’est plus habité.

Enfin, des images plein les yeux et de souvenir plein l’esprit, nous retournons à Ushuaia, où, après une (trop) courte promenade dans la ville, nous arrivons (en taxi, preuve que les genoux parlaient de nouveau) pour attendre deux heures devant l’hôtel la voiture qui allait nous amener à l’aéroport pour le départ vers El Calafat ! Pour conclure, moi j’ai adoré ma journée à Ushuaia. Je reste quand même frustrée par quelques détails de notre visite, comme par exemple le fait que nous ne nous sommes même pas approché de la célèbre plaque. Oui, je sais, c’est ridicule…

Avant de partir vers El Calafate, encore un mot pour parler de ces indiens Yamanas dont le sort m’a fortement impressionné ! Pour commencer, les concheros sont des amas de coquilles, de carapaces de mollusques et de crustacés, mais aussi de morceaux de bois brûlé ainsi que d'os de mammifères marins — comme les otaries à crinière ou à fourrure australe — qui constituent les seules traces « archéologiques » de la vie de ces êtres humains sur ces terres, à part !
Déjà, l’idée que ces gens-là vivaient nues dans ces régions antarctiques, en se serrant les bras autour de leurs jambes pour lutter contre le froid, tout en s’enduisant le corps de graisse animale, me semble particulièrement impressionnante, moi, qui suis plutôt frileuse, mais la manière dont ils ont étaient exterminés, pire que des animaux de nos jours, me heurte profondément ! Une vraie chasse à l’homme, dont les européennes établis dans la région se donnèrent à cœur joie, surtout après le « lancement de l’opération » « La conquête du désert » par le gouvernement argentin. (voir plus de détails ici http://www.findthatpdf.com/search-52819774-hPDF/download-documents-laconquetedudesert.pdf.htm) ! Ils y avaient même des tueurs professionnels engagés par les trusts étrangers qui contrôlaient les élevages et les mines dans la région et chaque tête d’indien était rémunérée. Un baleinier français captura même une dizaine d’indiens, les enferma dans une cage, direction l’Exposition Universelle de Paris -1889- où ils ont été exposés comme cannibales, ce qu’ils n’étaient pas du tout! Un génocide, quoi ! Et la preuve que l’homme est le pire des animaux !

Mais vous pouvez lire plus sur le net, les informations sont de plus en plus abondantes le dernier temps et les gens qui visitent l’Argentine sont de plus sensibles à cette tragédie humaine, voir par exemple ici http://artwithoutskin.com/2012/10/19/le-musee-du-monde-yamana-dushuaia-la-memoire-dun-peuple-disparu/

Et aussi, si ça vous intéresse, plus des images ici
Et même une vidéo ici

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