La troisième journée, sous un brouillard à couper au couteau, nous sommes
partis vers la vallée de la rivière Pas, avec l’intention d’arriver pour
le déjeuner à Reinosa, ville que mon livre de la Cantabrie recommandait comme «
réputée pour sa gastronomie qui mélange des éléments de cuisine castillane et du
Nord »…
Mais le brouillard nous (ou plutôt me) cassait le moral, car quel sens avait de
traverser les vallées et les montagnes quand le brouillard nous empêchait de
voir à moins de 5 m ?! Finalement, arrivés vers Saint Marie de Cayon, nous
avons décidé que c’était trop tard pour changer de route et qu’il faut continuer
coute que coute. Mais le moral n’y était pas et donc nous avons traversé sans
nous arrêter Villacarriedo, Sélaya, Vega del Pas et toutes les autres villages
rencontrés sur notre route vers Arroyuelos et son église rupestre. Pourtant,
quelques hameaux sortis tout droit du moyen âge, avec des habitants sur mesure
qui nous regardaient avec un certain étonnement, auraient amplement mérité notre
intérêt!
Nous avons fait quand même quelques pauses photos, car le soleil a fini par
apparaître en dissipant soudainement le brouillard et notre morosité avec. Et
puis les paysages étaient tellement beaux, fallait quand même en profiter pour
avoir quelques souvenirs plus tard. Parmi celles-ci, j’ai choisi difficilement
quatre photos pour le blog, avec des vallées vertes, des bons pâturages, des
cabanes caractéristiques de la région et des petits hameaux nichés aux flancs
des versants escarpées, en évitant les champs d’éoliennes qui fleurissent à
perte de vue… Des photos faites sur la commune de Vega del Pas, ou au Petro de
la Braguia et au Puerto de la Matalena (ou au Puerto de la Magdalena ?) dans
lesquelles on peut voir que nous étions en plein dedans, dans cette Cantabrie
profonde où rien n’a changé depuis les temps les plus anciens.
Enfin, nous voilà à Arroyuelos, un hameau oublié, avec quelques maisons et sa
fameuse église rupestre, va savoir pourquoi mozarabe. En tout cas je ne saurais
pas le dire, sauf si on considère que son âge justifie l’appartenance au dit
style architectural. Mais, même en utilisant (avec crainte) la petite allée qui
la borde dans des buts peu avouables, (nécessité fait loi, hein) j’ai ressenti
une pointe d’émotion à la pensée de tous ces chrétiens de l’époque du
repeuplement (IX-X siècle) qui y venaient prier!
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Après avoir erré des heures entre la Cantabrie et la Castille, en traversant La
Vallée de Carriedo et la Sierra del Escudo de la Cordillère Cantabrique, nous
avons traversé la vallée de Valderredible pour arriver enfin à Reinosa où nous
avons trouvé (à la recommandation d’un citoyen abordé sur place) un petit
restaurant où nous avons mangé des champignons panés dont j’ignore le nom plus
un excellent entrecôte, très bien servi ! Et c’est justement parce que nous
avons bien aimé ce repas que je tiens ma promesse et je mets les photos qui
suivent sur le blog.
Enfin repus, nous nous sommes promenés un peu dans cette ville sympathique, avec
son église, ses inévitables armories et ces trottoirs abrités de la pluie à
l'italienne par l'emploi des arcades ou des colonnes, après quoi nous sommes
partis vers Quintanamanil pour voir de plus près ce réservoir de l’Ebre que nous
avons regardé sur la carte et que nous apercevons de loin depuis un bon moment
déjà.
Là on avance vers le bord du lac à travers une petite rue qui nous laisse
l’impression d'entrer chez les gens, tellement le village nous parait
petit et tranquille, perdu au milieu de cet espace sans limites. Une vieille
église sauvée des eaux à la construction du barrage, une autre vue de loin dans
un village voisin, elle aussi va savoir d’où elle est arrivée là, et nous
retournons un peu désarçonnés vers Reinosa.
Même sentiment à Cervatos, vu que nous étions les seuls visiteurs dans cette
après-midi de décembre, mais là j’ai pris quand même le temps de faire le tour
pour regarder longuement de toutes les côtés cette superbe église romane, avec
ses sculptures érotiques et son tympan au petit air de
moucharabieh.
Après quoi, pour profiter jusqu’au bout de cette journée et surtout d’un coucher
de soleil magnifique au-dessus des montagnes, nous sommes montés jusqu’à la
station de ski de Alto Campoo, un peu inquiets à cause de notre solitude sur ces
routes au milieu de nul part, avec la nuit qui commencait vite à cette époque de
l’année. Mais tout est bien qui finit bien et ce fut le cas, pardi !
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 ..à
suivre
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