jeudi 22 février 2024

Voyage à travers les Balkans: Roumanie, Serbie...

 

Retour à Ploiesti et pas seulement ... 

Quand la photo du passage du Danube à Roussé a été prise, c'était 17 heures et 10 minutes, si on fait crois mon Iphone.

 Encore approximatif 3 heures de route, dont presque une heure sur la Ceinture autour de Bucarest, et nous voilà dans la chambre du même hôtel où nous nous sommes installées en 2016 et qui nous a paru à l’époque très convenable et très bien placé. 

C’est-à-dire, l’hôtel Tiara, sur l’ancienne rue Doftana laquelle s’appelle maintenant Take Ionescu, parce que, n’est-ce pas ?  (La Roumanie est devenue la première de la classe dans de respect de la "Démocratie" et des "Valeurs Européennes" : Doftana étant une ancienne prison où les communistes ont été enfermés pendant la deuxième guerre mondiale et Take Ionescu un ancien homme d'État centriste roumain, Président du Conseil des ministres de Roumanie entre18 décembre 1921 et 19 janvier 1922, changer le nom de la rue c'est une belle preuve!)

 Après avoir laissé nos bagages dans la chambre, nous avons traversé la rue devenue « démocrate » vers le restaurant URSUS, lequel nous avait fait une si bonne impression autrefois et lequel ne nous a déçu cette fois-ci non plus, quand  il a changé de patron et a ajouté à son nom l’appellation de Woke Magique: la soupe aux tripes était fameuse, même mon mari, qui n’avait pas trop confiance au début, a adoré !

Et pas seulement la soupe… tous les plats chez eux étaient bons, ce que  nous avons vérifié en mangeant ici pendant tout notre séjour à Ploiesti !


Le lendemain nous avons quand même fait un tour à Bucarest, pour un brunch avec une amie au Zexe, un restaurant branché du boulevard des Aviateurs 40, où nous avons dégusté leur excellent batog que j'aimerais bien pouvoir acheter en France. En revanche, pas moyen  de payer le stationnement avec l'application Gpay, car à Bucarest, ils ont leur propre application, Amparcat.ro. C'est du moins ce que j'ai compris après que ma copine ait dû payer notre parking. La honte...

Et je n’oublie pas non plus notre rencontre avec ma très chère  amie Nina  chez Ikea, magasin que je n’ai jamais visité en France, mais que nous avons choisi comme point de rendez-vous à Bucarest, car c’était plus commode pour nous, avec son grand parking  gratuit et pour ma copine aussi, car point terminus d’un bus qui l’amenait directement de chez elle. 

 Là je dois dire qu'après avoir fait le tour du magasin en regardant les prix, sensiblement similaires aux prix en France,  nous avons bu un excellent café accompagné de très bonnes truffes au chocolat -cadeaux de la maison IKEA ! Comme quoi…

Après ça, un petit tour vers mon village natale, juste le temps de parler à une voisine, car il faisait déjà nuit et il fallait retourner à l’hôtel.

Le jour suivant  nous avons essayé de trouver la fameuse route du vin dans la région viticole Dealu Mare,  mais manque de pot nous n’avons  trouvé aucune indication, preuve que la route est en fait virtuelle et qu’il fallait avoir à priori les adresses. 

Finalement nous nous sommes arrêtés devant ce qui semblait être un entrepôt de vin, où un citoyen nous a donné une adresse à Tohani où nous pourrions faire des achats !

Et parce que je me suis souvenu de l'histoire racontée par ma mère sur le prince Nicolae et son amour pour Ioana Dumitrescu Doletti, qui s'est déroulée à Tohani, et parce que mon père a également fait l'éloge des vins de Tohani, j'ai immédiatement su que c'était la bonne adresse.


Et  voilà  pourquoi nous avons  visité Crama Apogeul à Tohani, dans la région de Dealu Mare, où nous avons  acheté un nombre impressionnant de bouteilles de leur célèbre vin (dont deux bouteilles de "Fleurs de Glace" que je garde précieusement pour des occasions festives), tout en  pensant à l'histoire du prince Nicolae et à son amour pour Ioana Dumitrescu Doletti.

 















Après la visite à Tohani  nous sommes revenus à Ploiesti pour déjeuner dans notre restaurant préféré, avant de prendre la route vers  Alba Iulia, via la Valée de Prahova, pour regarder de loin les montagnes où je skiais jadis !




La forteresse d'Alba Iulia..


Alba Iulia a été une surprise, même pour moi, qui me targuais de connaître la Roumanie et son histoire.

Car oui, je savais que là il y avait une forteresse, comme je connaissais aussi l’importance de la ville pour les Roumains, vu que c’est là que fut déclarée publiquement »,  le  1er décembre 1918,  après la Première Guerre mondiale,  l'«Union de tous les Roumains. 


Date qui est devenue le jour de la  fête nationale de la Roumanie après la chute du communisme, quand a été adopté aussi le nouvel hymne!  (preuve que la soit disant révolution était un coup d'état, bien réfléchi par des grands experts en communication!) .


Mais je ne m'attendais pas à voir une forteresse de cette ampleur et encore moins une forteresse d'architecture Vauban !


Comme je ne m'attendais pas non plus à avoir les larmes aux yeux en lisant l'inscription sur les murs de la Cathédrale de la Réunification, inscription qui honore le sacrifice des Roumains qui se sont battus et ont parfois donné leur vie pour réaliser ce miracle !


 Comme mon grand-père paternel, lieutenant Iustin Breaban, héros national. Ou encore mon grand-père maternel, menacé de mort devant la cour martiale autrichienne  pour avoir lutté pour l'union de la Bucovine avec le reste du pays. 


Hélas, on pourrait dire de ces deux-là qu'ils se sont sacrifiés pour rien, puisqu'à Yalta, ratifiant ainsi le pacte Molotov-Ribbentrop, les alliés ont accepté que la Bucovine soit amputée d'une grande partie de son territoire par Staline !























L'ancienne mine de sel de Turda..

Mais assez avec l’histoire ! 

Nous avons admiré la citadelle, nous sommes entrés dans la cathédrale et écouté un peu la messe et les chorales, après quoi nous sommes partis vers Turda et sa mine de sel vieille de plus de 2000 ans, devenue parc d’attraction. 

Un gouffre immense dans lequel on descend avec un  ascenseur, des salles de traitement respiratoire,  un amphithéâtre, des salles de sport, une grande roue, un minigolf, des pistes de bowling et surtout un grand lac dans la mine Teresa, ayant une profondeur de 112 m, où on peut louer un bateau pour faire un tour. 

C’était quand même à voir, moins impressionnante pour moi que la mine de Slanic-Prahova, qui fait 208m de profondeur et que j’ai visitée en 1983, en accompagnant un groupe de touristes belges et où j’ai évité un incident grave en plaidant devant une foule de touristes roumains, révoltés de voir les étrangers contourner une longue file d'attente, pour emprunter le seul ascenseur, ayant une capacité limitée, qui  permettait de sortir de la mine.  

Les Roumains avaient raisons, mais les touristes belges avaient un avion à prendre à une heure donnée, donc pas le temps de faire la queue ! 

 Je souris au souvenir de la compréhension des Belges, eux aussi en fait de simples ouvriers, certains même des mineurs, émigrants italiens en Belgique,  qui montaient un à un sans dire un mot dans l'ascenseur et qui, dans le dernier groupe  m’ont gentiment tiré à l’intérieur, pour pouvoir moi aussi, toute tremblante, quitter la mine ! 

 Vous vous étonnez que j’aie eu peur ?! 









Timisoara 


Bon, après la mine de Turda, direction Timisoara, pour pouvoir traverser le lendemain en toute tranquillité  la Transalpina. Car trop frustrés par l’ancienne traversée de nuit, nous voulons voir comme il faut le paysage pendant le jour ! 

Quant à Timisoara, quoi dire ?

 Nous avons cherché longtemps notre hôtel, pourtant, facile à voir, sauf que là où le GPS nous l’indiqué nous avons vu un parc et pas du tout un hôtel. 

Normal, car l’hôtel était juste vis-à-vis et que toutes les autres indications étaient trompeuses.

 Je défie quiconque à le trouver sans connaitre la géographie de la ville et surtout n’ayant pas le temps d’étudier les alentours, car la voiture ne devait pas empêcher la circulation! 

 Il a fallu de nouveau trouver un endroit où parquer la voiture et partir à pieds pour le chercher, les gens à qui on demandait n’ayant pas l’air de savoir non plus de quel hôtel il s’agit. Pourtant, conformément au booking, c’était un hôtel "4 Etoiles", très- proche de la cathédrale, ce que c’était déjà une approximation malvenue pour des gens à mobilité réduite, pour ne pas dire « vieux »… 

 En tout cas, après que nous l’avons enfin trouvé et après que nous avons garé la voiture juste devant, car nous avions marre de chercher le parking derrière l’hôtel, nous sommes allées au long du Boulevard Vasile Parvan à la recherche d’un restaurant convenable et finalement nous nous sommes arrêtés au seul restaurant trouvé dans cette direction, malgré le fait que le manque de clients ne nous inspirait pas. 

Et nous avions raison : c’est vrai que c’était un peu tard, en pleine après-midi, mais quand même : il a fallu que j’insiste, que je cherche plusieurs fois quelqu’un pour nous servir, pour demander du pain, pour demander la note, etc… Malgré le fait qu’ils étaient à l’intérieur à rien faire… 

 Bon, ils auraient pu dire dès le début qu’ils ne nous servent pas, que c’est fermé ou je ne sais pas quoi.

 Bref, après ça, mon mari est entré à l’hôtel et a refusé de sortir visiter un peu la ville.

 Quant à moi, comme d’habitude, pleine de courage et avec ma volonté inébranlable, je suis repartie vers le centre, pour revoir une ville que j’ai complétement oublié depuis la dernière vrai visite, en 1971, à la répartition nationale. 

 Car oui, à l’époque, quand on finissait nos études, dans mon cas des études de Mathématiques, spécialité Informatique, on réunissait les étudiants de tout le pays dans une des villes universitaire et on les plaçait dans des entreprises, en fonction de la moyenne générale, là où l’état avait besoin de cadres. Et cette année-là, en 1971, c’est fût Timisoara. 

 Je me rappelais un peu la cathédrale, que je me suis pressée de visiter, mais pour le reste, néant, nada, rien !

 Au moins si j’aurais pu voir l’exposition Brancusi organisée dans le cadre de l'opération « Timisoara Capitale européenne de la culture », mais malheureusement elle était déjà fermée !

 J’ai déambulé alors dans les rues, j’ai parlé avec des gens, j’ai acheté quelques cadeaux pour ma famille française, je me suis assis sur la terrasse d’une brasserie pour regarder les gens sur la place centrale e, longue temps après, car c’était déjà plus de 21 heures, j’ai retourné à l’hôtel.

 A propos, je doute que j’aurais le courage de déambuler comme ça dans les rues du centre-ville de Clermont-Ferrand ou  de Paris à des heures si tardives !

 












Transalpina

Le lendemain nous sommes partis vers Baile Herculane, via Transalpina. Qu’est-ce que je pourrais dire de cette magnifique route roumaine, la plus haute route de Roumanie, culminant à 2 145 mètres d'altitude, construite pendant la première guerre mondiale pour permettre la traversée des troupes vers la Transylvanie?! 


  Route classée  par To Gear « la deuxième meilleure route du monde », après l’autre route roumaine, le Transfagarasan


Autrement, quoi dire de cette route à part le fait que le paysage est superbe, les montagnes majestueuses, qu’elle est magnifique, spectaculaire et autre adjectifs du même calibre ?!


Ah, oui, c’était le 12 octobre et apparemment la transhumance commençait déjà,  car la route peut être bloquée par la neige dès le mois d’octobre. En tout cas, vers Ranca nous avons rencontré des bergers avec leurs chiens  et leur troupeau de   brebis qui redescendaient vers la  plaine, après avoir profité des prairies herbeuses de la montagne.


Pour le reste, j’ai sélectionné quelques photos que je vais insérer ici pour le souvenir : Iezerul  Muntelui belvedere transalpina, Casa dacilor liberi où nous avons dormi en 2016, etc…
































Baile Herculane

Par contre, une fois arrivés à Baile Herculane, en passant par Drobeta-Turnu Severin, quelle  n’ai fut pas notre surprise en voyant que l’hôtel, choisi avec soin et avec humour sur booking avait un vis-à vis carrément sinistre !  J’ai même dit à la pauvre réceptionniste qui ne demandait rien que si j’avais su je n’aurais pas réservé cet hôtel, tellement j’étais horripilée ! 

Oh, la pauvre Roumanie avec son capitalisme sauvage ! L’ancien si beau hôtel Traian, ex Carol, ex Rudolf, bijoux architectural,  monument historique laissé en ruines.

L'hôtel a été construit sous le règne de l'empereur François-Joseph de l'Empire austro-hongrois. Il s'appelait à l'origine Rudolf, du nom du fils unique de François-Joseph.

Après la Première Guerre mondiale, il fut cédé à la Roumanie et reçut le nom d'Hôtel Carol, privatisé et continuant à être utilisé jusqu'à sa fermeture en 2005, pour cause de dégradation.

Bon, ceci dit, nous avons mangé sur la belle terrasse-restaurant de l’hôtel, un repas pour lequel j’ai tenu à féliciter le cuisinier, car surtout « papanasul » un sort de beignet roumain, à la  crème fraîche et confiture de myrtilles sauvages, était exceptionnel !

Et pour finir sur une note d'optimisme, j'ai eu la même indignation quand j'ai vu   le casino de Vatra Dornei en 2016. Et voilà son état maintenant, après sa réhabilitation ! Conclusion: on n'a qu'à attendre un investisseur! Ce que normalement ne devrait pas tarder, vue la réputation multimillénaire de la station  thermale!  

 













Du Danube à Petrovaradin ...

Le lendemain matin le petit déjeuner aussi était mémorable : on aurait dit que nous étions une armée, tellement on avait l’embarra du choix pour les produits ! Pourtant, j’ai la vague impression que nous étions les seuls clients à cette époque !

Après un aller-retour vers Drobeta Turnu Severin pour sortir encore quelques Lei de la banque et faire le plein d’essence, nous sommes partis vers la Serbie, en traversant la frontière aux Portes du Fer en  profitant encore une fois de la vue des Chaudières du Danube, de l’effigie de Décébale à Orşova et  le Monastère Mraconia, sur l’autre rive, en Roumanie,  et,  enfin, à la sortie des gorges, l’incroyable forteresse de Golubac, comme un salut de bienvenue en Serbie, ce pays  que moi je continue d’aimer, comme je l'ai dit au douanier serbe à la frontière !  

















Petrovaradin

Nous avons continué notre route à travers la Serbie, en nous arrêtant pour la nuit à Novi Sad, plus précisément vis-à-vis, dans la forteresse de Petrovaradin, où le chef, peut-être en ayant marre de toutes ces  montées vers des citadelles, a pensé que c’est plus pratique de dormir dedans, en réservant une chambre à l’hôtel Leopold Ier. Rien que ça ! 

Et c’est fut l'une des plus belles étapes de notre voyage, sinon la plus belle ! Car en plus je n’avais plus la pression de l’excursion du lendemain ou de quoi que ce soit ! Seulement prendre du bon temps dans un environnement enchanteur ! 

Et l’inoubliable repas sur la terrasse de l’hôtel, avec une beauté serbe qui nous servait avec moult amabilités. Et le couché de soleil illuminant le tour de Novi-Sad, remplacé par les lumières de la ville sur le Danube, avec le nouveau pont reliant les deux villes et les ruines de l’ancien, bombardé par l’OTAN, laissés en place pour la mémoire…  

 


































Le retour en France... 

Le lendemain,  après presque 900 km,  nous nous sommes arrêtés pour nous reposer   à moitié  chemin, à Caldiero Terme, en Italie, dans l’hôtel Bareta ,  où un livre avec le Nouveau Testament nous attendait sur une table, le cas où…et c’était presque la fin du voyage. 

Encore une fois Verrès, Morgex,  les vignobles de la valée d’Aoste prises en photo à Tavagnasco, le Fort de Bard, le passage du Mont Blanc, puis Les Houches-Chamonix, Magland, Cluses… Cervières… juste pour nous rendre compte  combien elle est belle et propre la France, de ce côté-là ! 

A Suchères, juste après le col de Cervières entre Saint-Etienne et Clermont-Ferrand, nous étions presque à la maison. 

Alors je peux prendre le temps pour dire enfin quelques mots sur cette Colonne brisée de l’aire de Suchères (autoroute A 89, France)   qui nous interpelle à chaque passage dans la zone. 

Elle fait partie de ces 73 œuvres monumentales qui ont poussés  le long des autoroutes françaises conformément au « 1 % artistique » du coût de construction  imposé pour  chaque commande publique. 

Ces concepteurs : les artistes Anne et Patrick Poirier qui sont également architectes, archéologues, sculpteurs, paysagistes.

Ils ont également construit de « fausses ruines », notamment des colonnes, à Prato, en Italie, à Toronto, au Canada, ou dans le quartier du Ponant à Paris.


Cette colonne brisée  est composée d’une douzaine d’anneaux faits de béton armé et recouverts de marbre de 5 m de diamètre, 2,5 de hauteur Si elle ne s’était pas « écroulée », elle serait haute de près de 30 mètres. À titre de comparaison : elle serait trois fois plus grande que celles du Parthénon d’Athènes.

Je suis tombé sur un article qui l’utilise avec humour pour expliquer la scoliose ! A lire !























Et c'était la fin de notre voyage! Chez nous l'automne était déjà là, aussi joliment  colorée que d'habitude...   J'adore voyager, mais j'adore aussi revenir à la maison: comme disait un ecrivain suisse "qui ne peut rien admirer chez lui, en vain il va jusqu'en Patagonie ; il ne trouvera jamais rien à admirer". Ben, ce n'est pas mon cas, cela va sans dire! 




Bulgarie
Croatie.. Debut du voyage

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