jeudi 22 février 2024

Voyage à travers les Balkans: Monastère d'Ohrid en Macédoine du Nord et Veliko Tarnovo en Bulgarie.

 


Nous entrons en Macédoine du Nord par Kafasan et je fais ma première photo vers Struga, après quoi j’ai pu déjà voir le lac vers Kalishta.

 Et maintenant je dois avouer que je n’ai pas bien appris ma leçon et je ne savais pas trop quelle monastère j’avais envie de voir en Macédoine du Nord, sinon qu’elle est quelques part au bord du lac Ohrid ! 

Et comme nous n’avions pas trop de temps devant nous, car, à cause de l’attente à la douane, c’était plus de 14 heure et l’hôtel était déjà réservé pour la nuit à Sofia, en Bulgarie, dès que j’ai vu que la voiture entre dans la ville d’Ohrid en s’éloignant du lac du même nom, j’ai dit à mon mari de s’arrêter pour essayer de s’informer plus précisément ! 

 Encore presqu’une heure de perdu, pas seulement à cause de ces balbutiements, mais aussi parce que nous avons choisi le trajet par la ville d’Ohrid, au lieu d’aller plus directement, par la ville de Pogradec, en Albanie, située à seulement à une douzaine de kilomètres du monastère. 

 Et vous aller voir que ce n’était que le début de nos « mésaventures » qui nous ont fait arriver à l’hôtel vers une heure et demie de la nuit !

 









Ceci dit, la route jusqu’au monastère était vraiment belle et dès que nous y sommes arrivés tout était merveilleux ! 

Pas du tout mystique, pour commencer, plutôt un complexe touristique, avec un parc  soigné, beaucoup d’échoppes, des touristes et des restaurants, sur le bord d’un lac aux eaux d’un bleu parfait !

Le lac d’Ohrid, que les Albanais appellent le lac de Pogradec, doit le bleu limpide de ses eaux à la quantité très faible de phosphore (oligotrophie), nous apprenne notre encyclopédie en ligne préférée.

 Et la même source nous dit qu’il est, avec Titicaca et Baïkal, l’un des plus vieux lacs du monde. Comme en plus il est le lac le plus profond des Balkans (288 m) et l’habitat de nombreuses espèces animales et végétales, dont plus de 200 endémiques et même très anciennes, il a été tout naturellement classé au Patrimoine mondial de l'humanité.

A part ça il était vraiment très beau sous ce soleil d’automne où aucune brise ne vient troubler sa surface. 

Je serais restée avec plaisir un peu plus longtemps à le contempler et encore plus longtemps sur la terrasse du restaurant Ostrovo, au bord du Drin Noir, la rivière formée par les eaux qui jaillissent du lac Prespa par des infiltrations souterraines traversant la montagne Galicica et qui alimente le lac d’Ohrid avec empressement,  en tourbillonnant sous un petit pont  qu’on traverse sans oublier de  s’y arrêter pour faire la photo indispensable ! 

D’où je le regardais, cette rivière, qu’on appelle aussi Springs de Naum , c’est-à-dire les  sources de Naum, c’est un petit lac aux eaux cristallines, sur lequel des mignonnes barques peintes en bleu contrastent fort à propos avec les couleurs environnantes, rendant  ainsi la beauté bucolique du paysage encore plus enchanteresse.

Encore quelques pas et après une statue de Saint Naum d’aspect résolument chinois, nous voilà de nouveau devant une scène tout juste sortie d’une peinture impressionniste  ou d’un roman de la régence anglaise. 

Scène qui n’était pas démentie ni après avoir passé la grande porte du monastère, car la petite église ressemble fortement à un pavillon cossu dans le parc d’un château ! 

 Pourtant, c’est belle et bien une église, plus précisément l’église Sainte Petka et parait-il qu’elle n’est pas la seule dans les environs du monastère, car il y a aussi plus loin  l’Église de la Sainte Mère de Dieu et aussi l’église de Saint Athanasius. 

Mais, par manque de temps,  je n’ai pas visité toutes ces églises et je me suis contentée d’aller voir l’église Saint Naum, dans l’enceinte du monastère.  



























Les sources Internet me disent que le monastère, érigé par saint Naum sur un plateau, au bord du lac d’Ohrid, au milieu de nulle part à l’époque, donc propice à l’isolement monastique,  à l'état de ruines entre le XIe et le XIIIe siècle, fut détruit par les Ottomans et réhabilité au cours du XVIe siècle tel qu'on le voit de nos jours. 

Saint Naum, pour nous, les orthodoxes qui nous n’avons jamais écouté parler de lui, ben, il parait que c’est non pas seulement un saint qui faisait des miracles, mais aussi et surtout  un  des cinq élèves de Cyrille et Méthode et que, avec eux et Clément d'Ohrid, il a évangélisé les slaves, leur a apporté l'alphabet cyrillique et aurait participé à la création du slavon comme langue liturgique. 

L’église dédiée au début par Saint Naum  à l'archange saint Michel et à toutes les puissances célestes est maintenant dédiée à saint Naum lui-même et sa tombe placée dans une abside côté sud et supposée à faire elle-même des miracles sur ceux qui prient avec foi, en particulier pour les guérisons de maladies graves et surtout la folie. 

Bon, j’aurais pu en profiter moi aussi, au moins pour une de mes maladies soit disant « graves »,  mais je ne l’ai pas fait, car déjà en visitant les lieux je ne le savais pas, mais en plus l’atmosphère, pas du tout mystique, comme je l’ai déjà dit, ne m’inspirais pas à la prière, en supposant que je crois en miracles! 

Par contre, j’ai profité du fait que j’étais seule dans l’église pour faire quelques belles photos de  l’iconostase sculptée en 1711, du dais et les icônes datant de la même année, parmi lesquelles celle du saint avec sa barbe pointue, et aussi des fresques peintes au XIXe siècle, dont la fresque de la Dormition de Saint Naum, au-dessus de sa tombe.

C’était déjà un lieu somptueux où il y règne une certaine tranquillité, même si pour le moment ne ressemblait pas à un lieu de recueillement et de prières, comme il était supposé l’être. 

Même les deux jeunes mariés, qui prenaient la pose devant le mur de l’église, ne semblaient pas avoir célébré leur mariage dedans. 

Quant aux paons, oiseaux du paradis qui fanfaronnaient dans la cour du monastère devenu hôtel, ils étaient  encore moins concernés que nous par tout ce qui se passait autour d’eux!

Cependant, les deux moines que j'ai  arrêté pour me prendre en photo devant l'endroit où le Black Drin rejoint le lac d'Ohrid, prouvent que cet espace est bien un monastère !

























Comme c’était déjà tard, car le temps passe vite pendant les voyages, nous avons décidé de ne pas aller au restaurant, mais d’acheter quelque chose que nous pourrions manger en voiture, tout en roulant. 

Et ce n’était pas une si bonne idée finalement. Car occupés avec notre repas improvisé nous n’avons pas remarqué que le passage de la première frontière était un peu bizarre, car bien trop intempestif, à seulement quelques minutes après le départ du monastère : en fait nous étions  de nouveau en Albanie, toujours sur le bord du lac Ohrid mais un peu plus loin,  à Pogradec. 

A propos, le monastère saint Naum, situé à une dizaine de kilomètres   de la frontière entre la Macédoine du Nord et  l’Albanie et dont les fresques ont été réalisées en 1806 par un peintre albanais, (Trpo le fils du maitre Constantin du  Korça), a appartenu pour quelques années, entre 1912 et 1925 à l’Albanie, avant d’être cédé à l’ex Yougoslavie. Pour dire si l'endroit est vraiment près d'Albanie!

Donc, nous voilà en train de passer de nouveau, sans le savoir,  vers l’Albanie, tel qu’à la suivante douane, en ne comprenant rien, j’étais obligée de demander dans quel pays nous sommes, car je trouvais enfin que ce n'était pas normal d'avoir plusieurs douanes entre la Macédoine du Nord et la Bulgarie. Et j'avais raison, car oui, nous étions en Grèce ! Encore plus loin de Sofia que lorsque nous étions au bord du lac Ohrid ! 

Et voilà pourquoi on est arrivés vers une heure du matin à notre Palace Hotel Sofia de… Sofia, vers une heure du matin, fatigués et passablement affamés ! Mais un grand BRAVO pour la performance du chef: conduire tant d’heures sans s’arrêter, sauf quelques minutes  aux douanes ?










Et voilà pourquoi le lendemain nous n’avions plus du tout envie de visiter la ville, malgré mon désir de revoir  la ville que j’ai visité le mois de février 1985, envoyée par mon Institute ! 

(Une vrai aventure que j’ai vécu à cette époque-là, aventure que je vais peut-être raconter, avec beaucoup de plaisir, quand j’aurais le temps !) 

Nous avons donc chargé nos valises et nous avons essayé de quitter au plus vite la ville, ce qui ne s’est pas avéré facile, vu que toutes les routes était bloquées à cause d’une prochaine épreuve sportive, peut être « le marathon de Sofia » ? 

Finalement nous avons fait appel à un policier qui nous a recommandé un citoyen qui demandait lui aussi par où il peut sortir de la ville et qui  nous a conduit après jusqu’à  l’autoroute A2, que nous avons suivi jusqu’à Yablanitsa.

Là  nous avons pris la direction Veliko Tarnava, sur une monotone route nationale, bordée de deux côtés d’arbres  nous empêchant de voir les paysages,  pourtant, magnifiques, car nous étions en train de traverser les pré-Balkans, des montagnes basses qui bordent au nord la chaine montagneuse du Grand Balkan.

La route porte le nom trompeur d’E772, c’est à dire qu’elle est déjà considérée comme étant une route européenne, sans être tout de même une autoroute. N’empêche, elle était bonne et sans trop de circulation. Normal : c’était un Dimanche !  

A midi et quart nous étions à peine à Osikovska Lykavitsa, m’indique mon Iphone : le marathon de Sophia et le manque d’indications sur la route nous ont beaucoup couté. 











Nous sommes arrivés à Veliko Tarnovo, capitale historique et spirituelle de la Bulgarie, vers 14 heures, mais les rues étaient archipleines, pas le moindre endroit où laisser la voiture. 

Nous sommes donc montés sur la rue Ivan Vazov, puis, en suivant les contours de la forteresse et du rocher Tsarevets sur la rue Saint Clément d’Ohrid (tient,  tient… )  jusqu'à ce qu'il soit évident que nous nous éloignons trop de l’entrée dans la forteresse et que donc il faut faire demi-tour. 

Il faut dire que le chef, déjà fatigué de toute cette route pleine d’églises orthodoxes et autres forteresses, en avait déjà marre et à l’évidence était prêt à quitter les lieux pour aller dans un endroit tranquille, plus précisément en Roumanie, qu’on dirait que c’est son pays d’adoption !

 Alors, pour prévenir la catastrophe, (catastrophe pour moi, passionnée de forteresses, d'églises et autres vestiges en tout genre) à la première occasion je lui ai dit d’arrêter la voiture et j’ai descendu ilico-presto sans rien demander.

 D’un coup, mon mari a continué sa route tout en cherchant un parking, pendant que moi j’ai commencé mon périple vers la forteresse, sans pour autant avoir la force physique de monter à pieds jusqu’en haut et sans avoir quand même le temps nécessaire pour attendre un éventuel moyen de locomotion prévu par l’office de tourisme pour des gens à mobilité réduite, comme je le suis désormais ! 

Car il faut dire que Veliko Tarnovo a un relief varié, des collines et des vallons,  occupant des pentes presque verticales de 240 mètres   au-dessus des méandres  sinueuses de la rivière Yantra,  méandres qui contournent trois promontoires rocheux : Sveta Gora, Tsarevets (Carewec) et Trapezitsa,  sur lesquelles  sont perchées sinon les maisons, empilées les unes sur les autres, alors des impressionnantes forteresses. 

Et parmi ces forteresses, celle que j’aurais voulu visiter dans ce court laps de temps (car je dois reconnaitre que la ville aurait mérité beaucoup plus) c’était celle qui sautait aux yeux en arrivant, perchée sur le piton rocheux de Tsarevets, à l’est,  avec d'impressionnantes remparts tout autour, lesquelles complètent  les défenses de la ville, déjà protégée naturellement par la rivière et les couronnes de roche qui l’entourent.

Malheureusement, finalement  j’ai dû me contenter de m’arrêter sur la place Tsar Ivan Assen I, en bas de la colline Tsarevets   et  prendre  d’en bas quelque photos et quelques films de la forteresse, construite au 14e siècle et de la bien nommée  Cathédrale Patriarcale de la Sainte Ascension, qui n’est plus un lieu de culte, tout en zoomant autant que possible. 

Après ça j’ai fait  quelques pas dans les ruelles environnantes et encore quelques photos, avec des images de loin du quartier résidentiel Varusha-sud et de la forteresse Trapezitsa en ruines,  du musée de la ville avec la galerie d’art Boris Denev et la statue triomphales des tsars Asen, dont on ne sait finalement pas s’ils étaient Roumains ou Bulgares, mais au moins on sait qu’ils ont défendu le royaume « bulgare » contre les byzantins.  (voir Histoire de la Bulgarie — Wikipédia  : 1185 à 1280 : Royaume des Bulgares et des Valaques fondé, à la suite de la révolte des valaques, par les frères Petar et Asen Ier, avec Veliko Tarnovo comme capitale. « Les Valaques » étant, comme on sait, un des surnoms des Roumains). 

Et pendant tout ce temps je n’arrêtais pas de réfléchir à un moyen de retrouver mon mari qui ne répondait au téléphone, ou à un plan B le cas où, en pensant même à un éventuel autostop vers Bucarest, chose pas impossible vu le nombre des Roumains qui étaient en train de visiter la ville !

























Bon, je n’insiste plus. Vous pouvez vous imaginez que j’ai retrouvé mon mari, ou plutôt c’est lui qui m’a retrouvé (les téléphones portables, quelle invention géniale, hein ? ) et que nous avons vite quitté la ville et nous sommes partis vers Ploiesti-Roumanie via Rousse (ou Русе, ou Ruse). 

Avec encore une aventure déplaisante côté bulgare, concernant la vignette, aventure que ne mérite pas d’être racontée. Seulement pour avertir les autres de ne pas se laisser arnaquer par des sites de vente en ligne de vignettes qui coutent 16 euros, quand à la frontière on peut les acheter avec seulement 3 euro ! 

Mais là notre marathon dans les Balkans touchait à sa fin. On pourrait dire que nous étions déjà sur le chemin de retour… Encore quelques jours en Roumanie, une étape en Serbie et une autre en Italie, car il fallait se reposer, et voilà !




Montenegro
Roumanie.. suivre

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