Quand je regarde les photos faites sur le lac Onega et surtout sur l’ile de Kiji, la première chose qui me vient immédiatement à l’esprit c’est la célèbre phrase « Et in Arcadia ego ». p.-s. après avoir réfléchi à ce que cette phrase signifie en fait, je a remplace par "Ibi quoque eram"...lol) Et le souvenir de la pluie fine et froide, qui nous a accompagnés pendant toute la visite, accentue cette impression mélancolique… Pourtant, l’eau de ce lac qui ressemble à une mer est toujours d’un bleu invraisemblable, comme vous pouvez voir.
A propos des photos : dans un click vous avez déjà une vue plus grande et si ça vous intéresse, je peux vous offrir la variante originale, qui a parfois plus de 7 mega. Car je dois dire que je les ai beaucoup diminuées, pour pouvoir mettre le plus de photos possible sans trop charger la page du blog avec.
Nous sommes arrivés sur la « célébré » ile de Kiji le matin de bonne heure, immédiatement après le petit déjeuner.( J’ai mis les guillemets car ce n’est qu’à l’occasion de ce voyage que j’en ai écouté parler de cette ile.😉)
Comme je disais, le temps n’était pas à la joie, là c’était vraiment l’automne et l’avertissement de la guide concernant les vipères était doublement superflu car 1. Personne n’avait envie de sortir des sentiers battus pour aller dans l’herbe et 2. tout le monde sait que les vipères aiment la chaleur et le soleil. Et d’ailleurs j’ai des doutes sur leur existence sur cette ile, même pendant les chaudes journées de l’été, vu le nombre de canards qui se déhanchaient dans l’herbe sur notre chemin.
En plus, nous avons appris que le sol de cette ile est couvert d’un minerai spécial, unique au monde, dû à un astéroïde qui y est tombé il a des millions d’années.😇
Une fois à la maison, en m'informant, j’ai su qu’en fait la guide faisait référence à la shungite, une pierre rare, vieille de 2 milliards d'années, noire et sombre, dont le nom vient du village carélien de Shunga, situé sur les rives du lac Onega, où elle a été exploitée la première fois.
Par contre, il parait qu’on ne sait pas encore quelle est son origine, météorite étant seulement une des hypothèses et même pas la plus crédible.
Quant aux divers propriétés plus ou moins farfelues qu’on lui attribue, pourquoi pas ? Déjà, par exemple, la mère de Mikhail Romanov, le fondateur de la dynastie des Romanov, a été, semble-t-il, guérie par une source de shungite. Pierre le Grand a fait même une spa à côté (dommage qu’il a brulé, hein), il y a même qui pense que cette pierre soigne ou aide à soigner, le cancer…😈
En tout cas, moi j’ai ramassé une petite pierre sur mon chemin, sauf que je n'était pas sûre que ce soit de la shungite… D’un coup, j’ai acheté aussi une petite figurine, qui a même un petit morceau d’élite shungite, car oui, il y a plusieurs sortes de pierre, dont élite, qui contient 90 à 98 % de carbone organique et qui est « un parfait guérisseur naturel et stabilisateur d'énergie ». Ben, ça ne peut pas faire du mal et puis c'est un souvenir...😔
Autrement, il faut savoir que l’ile est inscrite dans le Patrimoine Mondial d’UNESCO, inscription due non à la shungite, mais à son pogost, c’est-à-dire l’ensemble architectural comprenant deux églises avec clochers datant du XVIIIe et du XIXe siècle, plus un vieux cimetière, le tout entouré d'un joli mur de clôture.
Dès les années ’50 dans l’ile de Kiji a commencé à être organisée un complexe historique, culturel et naturel, un sorte d’écomusée dans une réserve naturelle…
Quoique… Si je compare avec le musée du village de Bucarest, qui est un vrai musée ethnographique, celui-ci ressemble un peu au scénomusée de la Toinette, en Auvergne, technologie en moins et nature environnante en plus.
Car ici il y a seulement quelques maisons et autres constructions en bois de Carélie, et pas vraiment représentatives, dans le sens qu’il n’y a que des maisons de « riches », par exemple… Quant à la technologie, contrairement au musée auvergnat, ce ne sont pas les objets qui bougent, ce sont des humains : une femme qui file la laine ou je ne sais pas quoi, un homme qui confectionne à la hache des tuiles de tremble comme celles qui couvrent les bulbes…
Par contre, comme en Auvergne, durs hivers obligent, les maisons sont assez grandes, pour permettre d'avoir tout sous un même toit, animaux incluses, les gens n'ayant pas ainsi besoin de s'aventurer dehors. Construites en bois, matériel qui abonde sur place et en plus bon isolant thermique, avec des cadres carrés faits de rondins (appelés venets), mis l'un au dessus de l'autre, sans clous, les maisons sont chauffées par des grandes cheminées qui servent à la fois pour le chauffage, pour cuisiner et comme lieu pour dormir en hiver.
Ça pour satisfaire mon côté « scientifique », mais en fait je profitais pleinement de la visite : j’adorais le paysage, superbe sous la pluie, les bâtiments, le son des cloches, les canards qui traçaient des chemins dans l’herbe, j’adorais tout!
A vrai dire, le complexe ressemblais un peu à ce qu’on a vu à Mandrogui, sauf que, contrairement à Mandrogui, ici les structures en bois, élégantes et belles, étaient authentiques, apportées de la région d’outre Onega et reconstituées à l'identique.
Quant au pogost, l'ensemble architectural qui a servi de base à la création du musée, il est en grande partie d’origine et très bien entretenu, « en parfaite harmonie avec le paysage environnant ». Ou plutôt il faut dire que ceux qui ont créé le musée, en ajoutant les autres bâtiments et en façonnant le paysage alentour, ont pris soin de ne pas gâcher l’ensemble et de mettre en valeur sa superbe architecture.
Bien sûr que moi , en voyant les églises, j’ai pensé immédiatement aux églises orthodoxes en bois de Maramures et en comparant dans ma tête les jolis bulbes de ces églises russes avec l’élancement gothique des clochers des églises roumaines, elles aussi inscrite dans la liste d’UNESCO, je me suis dit qu’heureusement que je ne suis pas obligée de choisir « quelle est la plus belle ».
Je ne vais pas commencer à décrire en détailles l’histoire de l’ile, les constructions et les objets, il y a assez des sites qui le font, plus ou moins exact et avec plus ou moins de belles photos, voir par exemple ici, ou ici.
Mais je dois avouer encore une fois que j’étais enchantée de tout ce que je voyais et c'était un peu normal, vu que tout me parlais, car je fais-moi aussi un tout petit peu partie de cette culture.
Par exemple, non seulement que j’avais à la campagne, en Roumanie, une cheminée semblable à celle vue dans la maison Ochevnev, mais aussi un samovar comme celui que tout le monde admirait dans la dite maison. Mon samovar fait à Tule en 1908, que j’ai apporté en France et dont j’ai mis la photo parmi les photos de Kiji, pour preuve…
Ben oui, la Roumanie a subi beaucoup d’influences slaves.
C’est à tout ça que je pensais en écoutant la guide et en regardant le paysage. Avec toute la nostalgie qui allait avec…
(Je pesais aussi à la mise en scène digne de Stanislavsky que ma cousine, Muşata Mucenic, a fait de la pièce de théâtre "La Puissance des ténèbres" de Lev Tolstoï en 1975. Avec une cheminée semblable sur la scène, justement! Ah, quelle époque, quelle époque épique…)
Nous avons fini enfin notre visite sur l'ile et, après quelques achats dans les boutiques du port, nous avons regagné le bateau, qui a largué les amarres pour la prochaine destination.
Après le déjeuner, pendant que le bateau se faufilait parmi les nombreuses iles du lac (certains disent 5000, d’autres 1500, moi je n’ai pas pu les compter, mdr…) vers le canal Vytegra et ses écluses, les guides nous ont pris en charge avec leurs programmes éducatif.
Kalinka, kalinka, kalinka…
Encore une petite vidéo avec ce superbe lac qui voulait être mer…
Et un coucher de Soleil pour la route…
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