dimanche 9 décembre 2018

Moscou ne croit pas aux larmes...



Ce matin nous abordons le canal de Moscou, le dernier canal de notre périple, qui nous mène vers le but de notre voyage.

 Dernier canal, mais, en ce qui me concerne, pas dernière pensée envers tous ces malheureux morts pars milliers et enterrés comme du bétail dans des fosses communes pendant sa construction. 

Comme d’habitude, les guides ne daignent pas nous informer que nous passons devant le terrible Dmitlag  et par ailleurs, en regardant avec google map on peut voir que nulle part cette effroyable tragédie humaine n’est pas signalée.

 Par contre, la statue de Lenine règne immense sur le bord du canal et celle de Kropotkine, théoricien du communisme libertaire, juste au milieu du Kremlin de la ville de triste renommée, quant aux enseignes CCCP et autres Monuments aux Gardes Rouges, ne parlons plus. Et c’est peut être ça le message subliminal qu’ont voulu nous transmettre Valentin Tchernykh et Vladimir Menchov dans leur film : « Moscou ne croit pas aux larmes ». 

 Car oui, ils n’ont pas l’air de se souvenir de tous ces morts et encore moins d’être tristes, ces gens qu’on voit sur les rives, ou dont les luxueuses demeures et yachts de tout genre laissent à soupçonner l’existence.

 Le canal est là, les gens en profitent, point barre. Les uns, « les profiteurs de la guerre » peuvent se prélasser dans leurs (nombreuses) yachts clubs, tandis que les autres, ceux laissés au bord de la route, doivent se contenter de prendre des bains de soleil, camper, pique-niquer, ou tout simplement passer un agréable moment en famille, ou entre amis dans un endroit agréable. 

Et tant pis pour les morts ! De toute façon, leur vie ne paissait pas lourde quand on devait à tout prix fabriquer « l’homme nouveau » ! Ici ou dans un autres goulag… 

Au moins ceux-là, ils ont laissé quelques chose derrière eux, pas comme les plus de deux millions d’Ukrainiens morts lors de l’Holodomor

Et quand on voit que le directeur des travaux du Dmitlag, « le combattant le plus ardent du canal » c’était le même Lazare Kaganovitch qui était à l’époque du génocide premier secrétaire en Ukraine, on peut s’imaginer  la vie que pouvaient avoir les malheureux « détenus politiques » dans le« Camp de travail correctionnel de Dmitlag ».

 Quand je pense qu’il y a encore maintenant en France qui se disent « communistes » ! Rien d’étonnant, quand même, si on se souvient comment toute l’intelligentsia française a refusé depuis toujours de regarder la vérité en face en ce qui concerne le communisme. (voir par exemple l’affaire Kravtchenko).  

Nous dépassons relativement vite Dimitrov, puis nous apercevons la « fly board station » de Troitskoïe et son église (de la Trinité, bien sûr), l’international Yacht club de Dolgoprudnii et, plus discrètement, son église dédiée à l’icône de la vierge de Kazan. Quelque part par là il y a le village Pushkino, où une aventure extraordinaire est arrivée à Maiakovski, mais ça c’était avant le Dmitlag 

A propos de Maïakovski, chez nous, pendant le communisme, circulait une blague : « vous savez qu’est ce qu’a dit Maïakovski avent de se suicider ? « ne tirez pas, camarades, ne tirez pas ! »…

 C’est à peu près ça, mais nous, par contre, nous continuons joyeusement notre voyage: il y a de plus en plus de bâtiments à plusieurs étages, style HLM, signe que Moscou approche, encore deux ponts et nous arrivons à Touchino, le bout de notre croisière, mais pas encore la fin du voyage, car nous avons encore deux jours pour visiter Moscou. 














Church of the Holy Trinity






Долгопрудный, Moscow International Yacht port 


 Долгопрудный, Restaurant Parohod


Eglise de l'Icone de la Vierge de Kazan





 Lenigrandskii most
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suivant..à suivre

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